Que faire en cas de cyberharcèlement ? Comment réagir ?
Il touche les enfants, les adolescents et parfois les adultes : le cyberharcèlement est bien plus sournois et invasif harcèlement traditionnel. Et pour cause : il est véhiculé par internet, notamment par des photos et des messages parfois impossibles à retirer. Ce qui passe trop souvent pour une moquerie est en réalité un délit, aux conséquences psychologiques graves. Que faire si cela vous arrive ou si cela arrive à vos enfants ? Nos conseils.
Sommaire
Définition du cyberharcèlement
Le cyberharcèlement (ou Cyber-harcèlement) est une forme de harcèlement moral et psychologique commis à travers les réseaux sociaux, les forums et les messageries (SMS, WhatsApp, TikTok, Snapchat). Les victimes de harcèlement peuvent être des adultes, mais surtout des mineurs, souvent des adolescents. Ces derniers sont très vulnérables. Les conséquences psychologiques et physiques peuvent être terribles.
La Police rappelle qu’il s’agit d’un délit punissable.
L’hyperconnexion
La déconnexion est devenue de plus en plus rare, ne serait-ce que parce que nos smartphones sont constamment connectés à internet. Voilà pourquoi, une fois que vous êtes devenu la cible de harcèlement, vous êtes susceptible d’être importuné à tout moment de la journée et de la nuit.
Les victimes
Une jeune sur deux a déjà été victime de harcèlement sur internet. Les 18-25 ans y sont particulièrement exposés, trois fois plus que les adolescents, qui sont également une cible de choix pour le harcèlement. Parfois, c’est plus tôt encore : des victimes âgées de 9 à 11 ans ou même de moins de 6 ans sont également à déplorer.
En prendre conscience, c’est le premier pas à franchir pour comprendre l’étendue du cyberharcèlement : il n’a pas d’âge et il est donc capital de protéger vos enfants via des solutions préventives telles que la mise en place d’un contrôle parental.
Harcèlement en ligne : les différentes formes
Le cyberharcèlement peut se présenter sous différentes formes. En voici quelques exemples non exhaustifs :
- Flaming fait référence à des insultes brèves, mais très violentes
- Harassment est un harcèlement à caractère répétitif
- Dénigrement via des rumeurs ou des fausses informations publiés à votre sujet
- Usurpation d’identité pour vous isoler ou vous voler des informations pouvant vous nuire
- Revenge porn : publication de vidéos ou photos compromettantes à votre sujet par un(e) ex, par exemple
- Lynchage public : choisir une victime pour l’humilier, l’agresser, la passer à tabac ou même en abuser sexuellement en filmant la scène pour la diffuser ensuite sur internet
- Doxxing : divulguer des informations sur l’identité ou la vie privée d’une personne sans son consentement
- Cyberstalking : envoi répétitif et constant de messages injurieux ou douteux pour vous mettre à bout
Milieu scolaire, lieu de travail, on le voit, le harcèlement online est tentaculaire. Lutter contre le harcèlement cyber est une priorité et c’est l’affaire de tous.
Faire cesser le harcèlement n’est pas simple
La principale cause du cyberharcèlement est en effet l’anonymat. Derrière un écran, il devient facile d’insulter et d’intimider. Notamment parce qu’il est possible de diffuser massivement et instantanément des informations. On commence par envoyer un Tweet injurieux à une personnalité publique, puis on tombe sur la publication Facebook d’un inconnu dont le physique nous semble risible et ainsi commence l’escalade du « Troll », jusqu’à un jour trouver qu’il serait « amusant » ou même « justifié » de partager la photo compromettante d’un voisin trop bruyant.
Harceler est facile ! Subir les moqueries en public sur internet venant d’inconnus, rien de plus terrible. La plupart du temps, le harceleur ne se rend même pas compte de la gravité de ses actes. En effet, harceleurs et victimes ne se rencontrent pas toujours : impossible de voir la douleur qu’on inflige à sa victime. C’est bien connu, le visage est le miroir des émotions. Derrière un écran, il devient difficile de ressentir de l’empathie pour sa victime.
Violence physique ? Pas toujours !
Chez les adolescents, cette escalade est d’autant plus rapide que c’est une période de la vie où la recherche d’identité et la popularité tiennent une place capitale, notamment à l’école. Dans ce contexte, la vidéo d’un camarade de classe en surpoids durant un cours de sport ou la photographie d’une copine qui se trouvait en petite tenue dans les vestiaires ont tout de l’occasion idéale pour faire grimper sa cote de popularité aux dépens d’un autre.
Sur Snapchat, personne ne sait qui est caché derrière le pseudonyme qui est à l’origine de la publication. Toutefois, une fois le mouvement lancé, les autres élèves ne vont pas manquer l’occasion d’ajouter des commentaires moqueurs ou insultants qu’ils pourront ensuite commenter en riant durant la récréation.
La bonne vieille rengaine du Souffre-douleur à l’heure d’internet, c’est encore plus effroyable.
Les causes du cyberharcèlement
Tout commence souvent comme une simple blague qui n’est « pas si grave ». Ce manque d’empathie va s’accroître avec le temps et le harcèlement va se répéter et devenir de plus en plus violent, ceci afin de conserver un sentiment de puissante et d’impunité. Tout commence par un Lol et puis c’est l’engrenage. On devient alors Agresseur (ou Agresseuse).
D’autre part, avec la marginalisation qui va naturellement se développer chez l’adolescent harceleur, l’échec scolaire fera autant partie de sa vie que de celle de la victime, souvent accompagné par un sentiment que les adultes le rejettent injustement. À long terme, ces comportements entraîneront une attirance pour la délinquance et auront tendance à s’étendre au cadre familial. Le harceleur pourra dès lors devenir l’auteur d’actes de violence conjugale et de maltraitance infantile. Là aussi, il y a des Conséquences au harcèlement.
On trouve de nombreuxlivres qui traitent du cyberharcèlement et ses conséquences. Des témoignages vidéos permettant de mieux se rendre compte de ses conséquences. Un exemple parmi tant d’autres.
Les conséquences
Les conséquences du cyberharcèlement sont nombreuses et graduelles.
À court terme, un adolescent rejeté par ses camarades vivra un isolement relationnel. La victime se referme sur elle-même, ressent de la culpabilité, de la honte et perd peu à peu confiance en elle. Bien entendu, cet état psychologique entraîne rapidement le décrochage scolaire, suivi par l’absentéisme, parce qu’il devient trop difficile de faire face aux moqueries.
À moyen et long termes, parmi les conséquences les plus graves, on retrouvera l’automutilation et les comportements suicidaires pouvant mener jusqu’au passage à l’acte.
Au fil de l’escalade, la Victime de harcèlement sur internet développe elle-même des comportements violents, parce que la violence semble être le seul moyen de se défendre. Ainsi, la victime devient parfois harceleur d’une tierce personne, parce que ça lui donne l’impression de ne pas perdre totalement le contrôle de sa vie, d’être fort.
Pour le harceleur
Là aussi, il y a des Conséquences au harcèlement. Tout commence souvent comme une simple blague qui n’est « pas si grave ». Ce manque d’empathie va s’accroître avec le temps et le harcèlement va se répéter et devenir de plus en plus violent, ceci afin de conserver un sentiment de puissante et d’impunité. On devient alors Agresseur (ou Agresseuse). Inchangé : Là aussi, il y a des Conséquences au harcèlement.
Faits de harcèlement en ligne : la prévention
La prévention du harcèlement sur internet est également essentielle. Tout commence évidemment par l’école. Les établissements scolaires doivent sensibiliser les élèves à la violence psychologique et leur prodiguer des conseils sur comment réagir face au harcèlement.
Vous avez des enfants ?
Il faut, là aussi, agir préventivement. N’hésitez pas à en parler et à communiquer avec les enfants et adolescents à ce sujet. Pas question ici de véhiculer la peur, de moraliser ou de culpabiliser, mais d’aider l’enfant à être conscient des risques qui peuvent exister sur internet. Par ailleurs, il est recommandé d’aborder le sujet en parlant d’expériences de harcèlement dans un contexte différent que celui de l’école. Ainsi, votre enfant comprend que c’est un sujet qui peut également toucher les adultes et qu’il peut se sentir en confiance et libre d’en parler.
Par ailleurs, il est important d’être attentif à l’utilisation que votre enfant fait d’internet. Avant 12 ans, il est recommandé de garder l’ordinateur et la tablette dans une pièce commune où il vous sera possible de garder un œil sur les activités de votre enfant et sur ses réactions s’il tombe sur un contenu choquant par exemple. Bien entendu, il ne faut pas que ça devienne une source de conflit, l’idée est de surveiller l’enfant sans l’espionner pour autant.
Campagnes de prévention
Les campagnes de prévention menées en Belgique sont également importantes pour rappeler à tous que le harcèlement est un délit. Il faut lutter contre toutes les formes de harcèlement moral ou sexuel et travailler ensemble pour protéger les personnes harcelées.
Voici un exemple de campagne de sensibilisation au cyberharcèlement lancée en France.
Que faire en cas de cyberharcèlement ?
La première chose à faire lorsqu’on est victime de harcèlement sur Internet est de ne pas garder le silence. L’Isolement va aggraver la situation.
La première chose à faire pour lutter contre le cyberharcèlement, c’est en parler à une personne de confiance, sachez qu’il n’y a pas de honte à avoir et que ça peut arriver à n’importe qui, rien ne justifie le harcèlement.
Pour les enfants ou les adolescents, il est important d’en parler immédiatement à un adulte de confiance, un parent, un professeur, ou un professionnel de santé. Si jamais la situation s’aggrave, il est recommandé de porter plainte contre les agresseurs auprès des forces de l’ordre.
Ensuite, même si ça peut sembler difficile, il est important de ne pas répondre aux messages d’une personne qui vous harcèle, car ça ne fera que l’encourager à continuer. Pour autant, n’effacez surtout rien de ce que vous recevez, car ceci vous servira de preuve pour déposer plainte auprès de la police.
La marche à suivre en cas de cyberharcèlement
5 conseils :
- Limiter les informations personnelles qu’on publie sur les réseaux et les paramétrer pour rester en mode « privé » si c’est possible
- Ne jamais répondre à une personne qui vous harcèle, car cela peut renforcer son envie de vous nuire.
- Bloquer le profil qui harcèle pour qu’il ne puisse plus entrer en contact
- Récolter des preuves (captures d’écran, SMS, photos, vidéos, heures et dates)
- En parler et porter plainte. Sans aide extérieure, pas de salut. Sans plainte, pas de sanction.
Les ressources
Child Focus publie un guide de Sécurité en ligne. Il intéressera à la fois les parents, les enfants, mais aussi le corps enseignant.
Le site web StopHarcèlement regorge d’informations pratiques et didactiques sur le sujet. Exemple : cette affiche diffusée dans les écoles.
Si vous n’avez, autour de vous, aucune personne de confiance, nous vous conseillons de contacter Télé Accueil au numéro gratuit 107 depuis votre GSM. Vous pouvez également utiliser le chat si c’est plus simple pour vous d’écrire avant de parler. Le chat est ouvert toujours les jours entre 13h et 3h du matin.
Vous pouvez porter plainte auprès de votre bureau de police local. Si vous n’avez pas le cran de le faire, faites-vous accompagner. On est plus fort en compagnie d’une personne de confiance. Toujours !
À faire
VOO Internet Security+ est une solution de sécurité qui peut être utile aux parents pour prévenir le harcèlement. Elle comprend un contrôle parental et un outil permettant de bloquer l’accès à certains sites non appropriés pour les enfants, comme certains réseaux sociaux.
L’application revient à 5€ par mois pour protéger jusqu’à 6 adresses e-mail et 6 appareils (Windows, macOS, Android, iPhone, iPad). Elle est gratuite durant 2 mois. Suffisante pour une petite famille. Vous avez besoin de plus ? Pour 10€ par mois, vous passez à 10 appareils.