Elvis n’est pas mort, il est dans votre salon !

Aussi incroyable que cela puisse paraître, à part quelques documentaires et téléfilms (dont celui de John Carpenter sorti en 1979), il n’existait pas encore de film biographique digne de ce nom sur Elvis Presley, l’artiste solo ayant vendu le plus grand nombre d’albums au monde, tous styles confondus ! C’est désormais chose faite avec le flamboyant « Elvis » de Baz Luhrmann. Et bien sûr, le film est à présent disponible en VOD chez VOO, vous permettant ainsi d’accueillir le King chez vous !

Retour à Cannes pour Baz Luhrmann avec le film Elvis

Neuf ans après avoir fait l’ouverture du Festival de Cannes avec sa fastueuse adaptation du roman de F. Scott Fitzgerald, « Gatsby le magnifique », le réalisateur australien était de retour sur la Croisette en mai dernier pour y présenter (hors compétition) son biopic consacré au King. Cinéaste énergique et visionnaire, habitué au kitsch et à la démesure, il avait déjà dépoussiéré « Roméo + Juliette » en 1996 et plongé le « Moulin Rouge » du Paris de la Belle Époque dans un délire pop, rap et RnB en 2001, démontrant ainsi à quel point il raffole des anachronismes musicaux. Il reprend ici les ingrédients qui ont fait les succès de ses films précédents et transforme l’icône rock Elvis en icône pop, grâce à une bande-son originale mixant tout au long des 2h40 du film « Elvis » des bandes-son d’hier et des réinterprétations d’aujourd’hui mais aussi des titres originaux d’Eminem, Doja Cat, etc.

Le film Elvis, un biopic, mais pas que

De l’enfance d’Elvis dans un quartier pauvre et noir du Mississippi, où biberonné au gospel et au blues, il découvrira sa vocation, jusqu’à sa mort prématurée en 1977 (à seulement 42 ans), en passant par l’emballement des foules (et des femmes !) pour ce fou de musique au fameux déhanché et par son coup de foudre pour sa future femme Priscilla, le film retrace la formidable ascension et la chute de cette superstar adulée de son vivant. Une ascension et une chute indissociables de son manager, le manipulateur Colonel Tom Parker pour qui le « show must go on » et les caisses doivent se remplir quoiqu’il arrive, avec lequel il entretiendra une relation aussi fusionnelle que conflictuelle et qui sert de fil rouge au film. Ce dernier est magistralement interprété par le méconnaissable Tom Hanks (« Finch »).

Au-delà du biopic, le film raconte l’Amérique puritaine et ségrégationniste des années 50 à 70, le show-business galopant et implacable (Parker et son marchandising !) et le rêve américain fissuré par les assassinats de Martin Luther King, John Kennedy et Bob Kennedy… en n’oubliant pas de rendre hommage à B.B. King, Little Richard ou Mahalia Jackson, qui ont tant inspiré Elvis Presley.

Austin Butler pour jouer Elvis le choix évident

Pour raconter cette histoire unique, il fallait un interprète qui se mette entièrement au service de la légende. Plusieurs personnalités étaient pressenties pour incarner Elvis : Ansel Elgort (« Divergente »), Harry Styles (l’un des membres du groupe One Direction qui mène aujourd’hui une carrière solo), Miles Teller (« Whiplash »), Austin Butler (« The Carrie Diaries ») et Aaron Taylor-Johnson (« Godzilla »). C’est finalement Austin Butler, qui avec ses cheveux gominés, son sourire d’ange et son regard de braise, se glisse dans le blouson en cuir et le pantalon moulant avec une facilité et un mimétisme déconcertant. Regard de biais, tête légèrement penchée et sourire enjôleur : tout y est.

L’acteur de 30 ans, qui a vu sa carrière véritablement décoller en 2019 avec « Once Upon a Time… in Hollywood » de Quentin Tarantino et « The Dead Don’t Die » de Jim Jarmusch, s’impose avec charisme. Pendant 2 ans, il a travaillé son personnage, sa gestuelle sur scène et en dehors, sa voix, ses expressions, ses chansons… C’est d’ailleurs lui-même qui interprète toutes les chansons de la période antérieure aux années 60.

« J’avais cette envie irréaliste d’avoir le même visage que lui (rires), je me regardais dans le miroir en me demandant comment faire, puis je me suis libéré de cette pensée, ce qui m’a permis de dépouiller l’icône pour aller vers l’humain », a-t-il raconté en mai devant des journalistes à Cannes. Voilà le genre de performance (et d’implication artistique) dont raffolent les membres de l’Académie des Oscars quand ils doivent voter. Les paris sont ouverts…

Après Elvis, focus sur Priscilla !

Et puisque les films biographiques ont plus que jamais la cote (avec près de 280 millions de dollars de recette dans le monde, « Elvis » est le 2^ème plus gros succès d’un biopic après « Bohemian Rhapsody« ), autant surfer sur la vague ! C’est donc au tour de Sofia Coppola (déjà auteure du magnifique film consacré à « Marie-Antoinette » en 2006) de réaliser un biopic intimiste sur celle qui fut la femme du King de 1967 à 1972, Priscilla Presley.

Et qui dit nouveau film dit nouveau casting. Le chanteur devrait être incarné par l’acteur américain Jacob Elordi. Connu grâce à sa performance magnétique en tant que petit ami ultratoxique aux côtés d’Alexa Demie et de Sydney Sweeney dans « Euphoria », le jeune homme de 25 ans semble désormais prêt à imposer son charisme au cinéma. Tandis que sa femme serait jouée par la chanteuse et actrice américaine Cailee Spaeny, remarquée dans la série policière « Mare of Easttown », aux côtés de Kate Winslet. Sortie en salles puis en VOD prévue pour 2023.