Entre vous et VOO : Une histoire de câble
Modernisation du réseau : télévision analogique, télévision numérique et Teledis
Ah… regarder sa série ou son film, quand et où vous voulez, tout en commentant les photos de votre bande de potes sur Instagram grâce à un internet rapide. Qui pourrait imaginer une seule seconde qu’il n’en a pas toujours été ainsi… Au contraire ! Il n’y a pas si longtemps, pour voir son programme préféré, il fallait être devant sa tv à une certaine heure et on se sentait déjà les champions du monde d’avoir le choix entre 4 chaînes francophones. En plus, cette évolution a eu lieu sur moins de 40 ans.
Les années 60 et 70 : les années de la télévision analogique
Pour comprendre où nous en sommes aujourd’hui, il faut jeter un coup d’œil dans le rétro vers la fin des années 60 et le début des années 70. A cette époque, des pays comme la Belgique et les Pays-Bas ont décidé d’utiliser la télévision analogique par câble, comme moyen principal de réception TV. La différence avec la télévision analogique terrestre, utilisée en France ou au Royaume-Uni, c’est qu’il n’y avait pas besoin d’installer une antenne chez soi pour regarder la télé. Et surtout, avec ce choix du câble, plus de chaînes pouvaient être offertes. La Belgique est d’ailleurs le pays le plus câblé d’Europe après les Pays-Bas. Qui parmi vous se souvient d’avoir passé vos vacances en France et vous rendre compte qu’il n’y avait que 3 chaînes disponibles chez nos voisins ? Un autre temps.
C’est en 1970 que sera lancée à Liège, la télédistribution sous le nom de TELEDIS.
C’était donc le moyen traditionnel de regarder la télé, via un signal unidirectionnel (ce qui signifie qu’il ne va que dans un seul sens – de l’émetteur vers le récepteur) et qui a pour but de donner une image à un client. La fréquence de ce signal se calcule en megahertz (MHz). Il faut savoir que toutes les chaînes émettent en même temps mais à des fréquences différentes. Ainsi, lorsque le spectateur veut regarder une chaîne sur son téléviseur, celle-ci est visible grâce à un Tuner présent dans la TV, qui sélectionne la fréquence de la chaîne. Avec à peine une dizaine de chaînes à l’époque, le choix du programme du soir en famille était assez facile.
Le câble dispose donc d’une certaine « place », pour diffuser des fréquences (chaînes TV ou radio), appelée la bande passante et calculée en megahertz.
Sur cette image, vous pouvez voir que la bande passante était réduite de 47 à 350 Mhz. Le nombre de chaînes était donc limité. Chaque forme en rouge correspond à une seule chaîne.
Quelques anecdotes :
En 1971, l’émission culte de la RTBF (appelé alors RTB) du samedi soir, « Le jardin extraordinaire », est le premier programme diffusé en couleurs, en Belgique, marquant un tournant dans l’histoire de la télévision.
Aux Champs-Elysées, aux Champs-Elysées – Au soleil, sous la pluie, à midi ou à minuit – Il y a tout ce que vous voulez aux Champs-Elysées. Alors oui, les Champs-Elysées c’est la plus belle avenue du monde, c’est aussi une chanson de Joe Dassin que tout le monde adore chanter au karaoké mais c’est également le nom d’une émission culte d’Antenne 2. « Champs-Elysées », présentée par l’indétrônable Michel Drucker, l’émission variété où se sont succédées toutes les vedettes des années 80 offrant quelques séquences mémorables avec notamment Serge Gainsbourg.
L’année 78 a vu « RécréA2 » débarquer sur nos écrans. Diffusée pendant 10 ans sur Antenne 2 (aujourd’hui France 2), elle deviendra l’émission jeunesse culte des années 80. Elle fut précurseur en matière de dessins animés, en diffusant les dessins animés japonais comme Albator, le corsaire de l’espace ou Goldorak. Ce fut une bénédiction autant pour les parents (n’ayez pas honte) que les enfants.
RécréA2 ouvrira le chemin à une autre émission jeunesse culte, « Club Dorothée », diffusée cette fois-ci sur TF1. En 87, après 9 années à la présentation de RécréA2, Dorothée présentera son fameux club pendant 10 ans et marquera toute une génération.
Le réseau évolue
La bande passante est néanmoins limitée avec ce genre de signal. Il faut bien comprendre que la transmission se fait par canal. En analogique, un canal ne peut transmettre qu’une seule chaîne à la fois car celle-ci prend énormément de place. La largeur de bande d’une seule chaîne de télévision analogique est de 8 MHz, ce qui prend énormément de place.
La qualité du signal est très variable car le signal analogique se dégrade dès qu’il sort de l’émetteur. Ici, les émetteurs sont nos stations d’antennes. C’est pourquoi, des amplificateurs sont installés en cascade sur le câble afin de redonner de la puissance au signal. Evidemment, il y a une contrepartie à cela car au plus le signal traverse d’amplificateurs, au plus il y a du « bruit », c’est-à-dire des interférences.
Ces amplificateurs sont dépendants du courant électrique. Si ce dernier connait une panne, il en va de même pour l’amplificateur qui n’est plus alimenté. C’est pour cela qu’il se peut qu’il y ait un problème de réception du signal dans votre habitation alors que l’électricité n’est pas coupée chez vous.
Les années 90 et 00 et l’arrivée du web et de la télévision numérique
La décennie 90 a vu l’apparition de ce qui chamboulera notre monde à jamais, le Web. Attention de ne pas confondre Internet et Web. Pour faire simple, Internet est le réseau informatique mondial qui sert notamment à mettre à disposition le World Wide Web, apparu en 1991.
C’est en 1999 que TELEDIS utilise pour la première fois la technologie du câble de télédistribution pour donner accès à Internet. On a tous encore en tête le fameux bruit du modem lors de la connexion ! Et que dire du prix de la connexion ! On avait droit à 1h par jour sinon le forfait explosait. Heureusement pour nous, des cyber cafés ont commencé à s’installer, nous permettant de profiter plus longtemps de la magie d’Internet.
La TV a également connu sa petite révolution avec l’apparition du numérique. La Télévision Numérique Terrestre, également connue sous le nom de TNT, va ainsi remplacer petit à petit la télédistribution analogique et il faudra un décodeur, pour pouvoir regarder ses programmes préférés. Ce virage s’amorce à partir de 2004 en Belgique et est devenu la norme, dans le paysage audiovisuel belge au début des années 2010.
Pourtant, c’est à partir de 1984 et de Canal +, que les premiers décodeurs font leur apparition. Pour pouvoir bénéficier de la chaîne cryptée payante, il fallait entrer un code tous les mois. Qui n’a pas tenter de déchiffrer les images ? On ne vous jette pas la pierre. En 1989, Canal + Belgique diffusera même sa première émission, produite en intégralité en Belgique.
Quels sont les avantages de la TV numérique ?
Elle permet de réduire l’occupation sur la bande passante. Qui dit réduction, dit gain de place pour diffuser plus de chaînes et fournir Internet sur le même câble. C’est pourquoi l’offre numérique propose désormais plusieurs dizaines voire centaines de chaînes. VOO a, de plus, étendu la bande passante afin de répondre aux besoins futurs.
Il a aussi fallu créer un réseau bidirectionnel. Avant cela, le réseau était unidirectionnel, c’est-à-dire qu’aucune interactivité était possible. A partir de là, il y a une bande allée, correspondant aux informations envoyées par le fournisseur, et une bande retour, correspondant aux informations que le client renvoie. C’est indispensable pour fournir Internet par câble et la TNT.
Il y a indéniablement une augmentation de la qualité de l’image et du son, avec la diffusion de chaînes, en Haute Définition.
Apparition de la vidéo à la demande (VOD) et de la technologie HFC
La vidéo à la demande, c’est la nouvelle génération de diffusion de contenu vidéo. Elle permet de regarder un programme quand vous voulez et où vous voulez. En 2009, VOO lance son offre de télévision numérique interactive et rachète, cette même année, Be tv afin d’offrir du contenu exclusif et de qualité à ses clients.
Cependant, la demande en bande passante continue d’augmenter avec ces nouveaux services. Pour répondre aux besoins croissants en terme de volume de données et de vitesse d’Internet, il a fallu faire preuve d’ingéniosité afin de continuer à utiliser notre câble pour fournir la télé et Internet.
Sur cette image, vous pouvez voir que la bande passante a été élargie pour permettre de diffuser plus de chaînes, de créer une bande aller-retour pour internet et la VOD (respectivement en bleu et en vert). Chaque forme jaune correspond à un canal numérique. Dans chaque canal, plusieurs chaînes sont émises.
Les équipes de VOO ont donc amené la fibre optique des stations d’antennes vers les amplificateurs afin d’éviter le « bruit » lié au nombre d’ampli que le câble traverse. La fibre optique est un fil en plastique ou verre très fin, qui transporte un signal lumineux acheminant des données très rapidement et sur de longues distances. Cette évolution, appelée HFC, pour Hybrid Fiber Coax, combine les avantages de la fibre en son cœur et du câble coaxial dans la distribution.
Un autre axe exploité chez VOO pour augmenter les débits, est la segmentation. Le câble est partagé. Cela signifie que les utilisateurs d’un même quartier, se retrouvent sur un « nœud » optique et reçoivent un signal identique, qui permet une distribution efficace des signaux TV. Lorsque l’utilisation d’Internet augmente sur un nœud, nos équipes procèdent à des segmentations, appelés « splits » de nœud, qui permettent de doubler la capacité disponible pour tous les habitants de ce quartier.
C’est en combinant tous ces mécanismes que VOO adapte en permanence le réseau à l’évolution des besoins des clients. Avec cette technologie, VOO peut aujourd’hui atteindre la vitesse de 1 Gigabit/seconde pour Internet. Soit 1000 fois la vitesse fournie par TELEDIS au tout début ! Impressionnant, n’est-ce pas ?
Pour résumer, partant d’un choix visionnaire tel que le câble, VOO a continué de travailler pour le rendre plus performant et innovant afin de proposer une offre adaptées aux défis actuels et surtout, prêtes à relever ceux de demain. Telles sont les forces et les ambitions de nos équipes techniques !
Info
Depuis Juillet 2021, VOO a commencé l’arrêt de la télévision analogique. Ce signal sera remplacé petit à petit par le « nouveau signal ».