Guillaume De Ridder à quelques heures d’un premier titre mondial en WRX2 ?
Déjà entendu parler du championnat mondial de Rallycross électrique (WRX2e), une compétition sous l’égide de la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) ? Pour être honnête, moi non plus jusqu’il y a quelques semaines. La manche disputée sur le circuit de Spa Francorchamps a mis en lumières cette discipline récente et surtout son leader actuel, un pilote belge, Guillaume De Ridder. En s’imposant en Ardenne, il s’est offert le droit de rêver du titre mondial, le premier décerné pour cette catégorie. À lui de négocier au meilleur des deux jours la dernière manche sur un autre circuit mythique, celui du Nürburgring en Allemagne ces 27 et 28 Novembre. Par Christine Schreder, journaliste de la rédaction des sports.
MISE à JOUR 30 Novembre : Guillaume De Ridder a remporté la dernière étape de Nürburgring, il est sacré champion du monde de RX2e. Une victoire bien méritée, félicitation Guillaume !
Le Rallycross, l’électrique pour demain
Compétition récente et innovante, le « WRX » pour World RallyCross Championship a son jeune frère le « RX2e », une deuxième division phase de développement de cette catégorie en électrique. Il se dispute sur des voitures prototypes. Tous les participants partent à moteurs égaux. À partir de là, la différence se joue donc essentiellement sur les qualités de pilotage. Notre compatriote est actuellement un digne représentant du sport moteur belge. « Ce qui m’a de suite plu, c’est que le rallycross c’est la synthèse de tout ce que j’avais fait par le passé, nous explique Guillaume. Un mix parfait de tous les aspects circuit et karting : bagarre dans le peloton, gestion de course et pilotage très propre et efficace. Cette discipline se dispute sur une surface moitié terre, moitié asphalte. Il faut donc l’appréhender aussi de ce point de vue-là, celui de la glisse.»
Vous commencez à visualiser le type de tour à effectuer ? Le cross pour le côté sport extrême, une boucle d’environ 1 kilomètre, avec différents revêtements et des « jumps ». « Quand je parle de ma discipline, pour la vulgariser, je la compare au skicross. Une piste sur laquelle on peut jouer des coudes avec des virages relevés. » Dans la voiture, sensations fortes garanties, c’est qu’il faut une fameuse agilité dans la maîtrise de ce bolide. Au démarrage, il peut atteindre les 100 km/h en 3,2 secondes. À titre de comparaison, pour une F1 le timing est de 2,5 secondes. Émotions assurées également pour le public, il se presse autour des pistes. La manche de Lohéac en Bretagne s’est déroulée devant 80 000 personnes, deuxième assistance en France pour un événement moteur derrière les 24 heures du Mans.
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Passion bolides
Une discipline en devenir pour notre pilote, qui devrait franchir un palier vers la première division du Rallycross. Elle passera, elle aussi, à l’électrique l’année prochaine. « Pour le Rallycross c’est une bonne chose ce switch de technologie. On est une des seules catégories où grâce à l’électrique, on gagne en performances. Ça fait donc du sens et c’est agréable en tant que pilote de rouler sur cette nouvelle technologie. On ne perd rien en termes de spectacle. Oui le bruit des moteurs n’est plus un adjuvant au plaisir des puristes, mais l’attrait, au-delà du spectaculaire, ce sont les performances des voitures qui augmentent sans cesse. Ce sera le cas en WRX1 la saison prochaine.»
Passionné de pilotage depuis ses 10 ans, c’est par le traditionnel kart que Guillaume est devenu un addict de la vitesse et de la compétition. Assis au volant de ces modèles réduits jusqu’à ses 20 ans, le passage aux voitures de rallye le place, huit ans plus tard, aux portes d’un week-end qui fera date dans sa carrière. « En rallye, j’ai démarré sur une petite voiture, une Peugeot 106, avec 105 chevaux et j’ai tout de suite adoré les sensations. ». C’est comme ça qu’il s’est fait connaître et a été repéré pour prendre le volant de son monotype de RX2i. Sa vie pour sa passion, un hobby énergivore, mais essentiel à son épanouissement personnel. Guillaume est comme il le dit, « une start up à lui seul », sportif, mais également manager, il doit démarcher lui-même les sponsors pour réunir assez de soutiens. Sans eux pas d’inscriptions aux différentes manches, un équilibre financier précaire, son avenir n’est assuré qu’au coup par coup. Il a d’ailleurs démarché VOO avec succès, nous sommes fiers de le soutenir dans sa discipline.
Guillaume l’ingénieur
Nous sommes, par exemple, loin du vedettariat en Formule 1 qui permet de vivre de son sport. La discipline reine, son idéal qui faute de moyens financiers, comme pour beaucoup de pilotes, n’a pu être assouvi. Par contre, via son diplôme d’Ingénieur polytechnicien de l’UCL, option Énergies, il a trouvé de l’embauche dans la « Team Alpine », branche de Renault dédiée à la F1. Il conçoit les moteurs de demain. Une spécialisation qui, vous vous en doutez, l’aide à la gestion de sa voiture en préparation et en compétition. Avec sa team en WRX2, il parfait les réglages et la stratégie de course. Épaulé par son « spoter », l’équivalent d’un co-pilote à distance, il détermine les options et les « coups » à jouer pour prendre un maximum de points sur les deux jours de compétition. Des qualifications à la finale, en passant par des demi-finales, des points sont distribués. Chaque concurrent cherche à en engranger un maximum par participation. Avant ce dernier week-end, Guillaume devance de neuf points son rival finlandais, Jesse Kallio. Un petit confort pour mieux appréhender cette première au Nürbrugring. Au programme découverte et repérage du tracé à pieds ce vendredi, avant d’appuyer sur l’accélérateur samedi matin.
On boucle sa ceinture, on retient son souffle. Pas même le temps d’inspirer pour lui, Guillaume sera déjà sur la piste allemande pour un châssis contre châssis. Et pour nous l’espérons, écrire une nouvelle et belle page de notre sport moteur.
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Crédits images @Belga