Le volleyball en Belgique
Sport récréatif devenu professionnel, sport de plage devenu compétition haletante et spectaculaire, le volleyball a plus d’un siècle d’existence. Notre journaliste Philippe Daman vous retrace les temps forts de cette passion belge pour le volley.
Le saviez-vous ?
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La Belgique a vécu, et vivra encore, des temps forts dans la grande histoire du volleyball. Notre pays peut aujourd’hui revendiquer un statut tout à fait honorable. Le coach de l’équipe polonaise masculine, championne du monde en titre, est Belge, il s’appelle Vital Heynen.
Les débuts du volleyball : la Mintonette de Morgan
Lors de l’hiver 1895, William G. Morgan, professeur d’éducation physique au YMCA de Holyoke dans le Massachusetts, propose à ses élèves un nouveau sport en salle qu’il propose d’appeler « The Mintonette » en référence au badminton. Ce sport, il le veut accessible à tous et à toutes et moins violent que le basketball qui est né à quelques kilomètres de là, à Springfield, quatre ans plus tôt. Il en établit les premières règles. Un filet placé à une hauteur de 6 pieds 6 (1 m 98), un terrain de 25 pieds sur 50 (7,6 m x 15,2 m), un nombre de joueurs libres qui peuvent se passer le ballon autant de fois qu’ils le souhaitent. Le volleyball était né. La particularité de ce sport étant de frapper le ballon « à la volée » avec les mains et non pas de le tenir comme au basketball ou au handball, le terme volleyball est adopté dès la fin du 19ème siècle.
Durant ses premières années d’existence, le volleyball reste un sport récréatif pratiqué essentiellement dans les écoles américaines. C’est après la première guerre mondiale, en 1919, lorsque l’American Expeditionary Force distribue 16 000 ballons de volleyball à ses propres troupes et à ses alliés, que le volleyball se répand en Europe et dans le monde. Les règles évoluent. En 1917, le nombre de points à gagner dans un set est passé de 21 à 15 ; en 1920, le nombre de touches de balle maximum autorisé par équipe est limité à trois. Le terrain prend sa taille actuelle, 9 mètres sur 18, la hauteur du filet est fixée à 2 mètres 43 pour les hommes, 2 m 24 pour les femmes.
Du loisir au professionnalisme
Dès les années 1930, le volleyball devient un sport très populaire dans les pays de l’est européen, URSS en tête, mais aussi en Roumanie ou en Tchécoslovaquie qui organisera les premiers championnats du monde à Prague en 1949. En Californie, le volleyball de plage (ou beach-volley) est né en 1930.
Les compétitions internationales sont encore rares et les règles ne sont pas les mêmes dans tous les pays, mais le volleyball se répand partout dans le monde.
Le moment charnière est 1947 avec la création de la Fédération internationale qui permet d’établir des règles communes. Les premiers championnats du monde masculins sont organisés deux ans plus tard et ils sont remportés par l’URSS qui gagne huit matches et ne perd que deux sets.
Dix pays participent à ces premiers championnats du monde, ils sont tous Européens, en plus de l’URSS. Il y a dans l’ordre du classement final, la Tchécoslovaquie, la Bulgarie, la Pologne, la Roumanie, la France, la Hongrie, l’Italie, la Belgique et les Pays-Bas.
L’équipe belge ne remporte qu’un match. Sa première victoire officielle internationale, elle l’obtient le 17 Septembre 1949 en battant les Pays-Bas par 3 sets à 0.
Pour l’anecdote, on notera que les matches se sont déroulés à l’extérieur sur un terrain de tennis.
La Belgique parmi les précurseurs du volleyball international
Le championnat de Belgique masculin de volleyball a été créé en 1944 et fait partie des plus anciens de la discipline. Il est donc logique de retrouver notre pays lors des premiers championnats du monde de l’histoire.
Le premier champion belge en 1945 est le Léopold Club. Jusqu’en 1957, ce sont des clubs bruxellois qui remportent le titre : l’Ecole de Gendarmerie, le Royal Ixelles Sporting club (7 fois de suite), l’ASUB et le Spartacus.
Vient ensuite la domination du Brabo Antwerpen qui remporte 11 titres consécutifs de 1958 à 1968. C’est aussi le début d’une domination sans partage ou presque des clubs flandriens. Ils ont remporté tous les titres masculins jusqu’à aujourd’hui à l’exception de celui de 1970 qui revient au VC Anderlecht.
Côté féminin, le championnat est créé en 1950 et là aussi la domination des clubs flandriens est impressionnante. Le premier champion est pourtant Bruxellois, le Femina d’Etterbeek, on peut aussi nommer le CAPCI, club ixellois champion en 1963 et 1965, mais tous les autres titres sont remportés par des clubs flandriens à l’exception de deux, les seuls remportés par un club wallon, les Dauphines de Charleroi en 2006 dirigées par Sacha Koulberg, le coach actuel du VBC Waremme chez les hommes, et en 2009.
La reconnaissance olympique
Les deuxièmes championnats du monde sont organisés en 1952 à Moscou chez les premiers vainqueurs, ils sont cette fois féminins et masculins et les Soviétiques s’imposent à nouveau dans les deux compétitions sans perdre le moindre set.
La Belgique n’est pas présente, les nouvelles nations sont l’Inde, la Finlande, le Liban et Israël. Il y a toujours six pays de l’Est chez les hommes et six chez les femmes. URSS, Pologne, Tchécoslovaquie, Bulgarie, Roumanie et Hongrie sont les nations dominantes historiques du volleyball féminin et masculin. Les Soviétiques remportent quatre des cinq premiers championnats du monde chez les hommes et trois des quatre championnats du monde chez les femmes entre 1949 et 1962.
Mais dans les années 60, de nouveaux acteurs se révèlent sur la scène mondiale tant chez les femmes que chez les hommes, le Brésil, et surtout, le Japon ! Lors des championnats du monde au Brésil en 1960, les Japonaises finissent deuxièmes à la surprise générale. Elles ne sont battues que par les Russes. C’est la première fois qu’une équipe asiatique participe à la compétition. Deux ans plus tard, elles prennent leur revanche aux championnats du monde à Moscou où elles sont sacrées championnes, en dix matches elles ne perdent qu’un seul set contre les Russes. Les Japonaises remporteront encore le titre mondial en 1967 et en 1974.
C’est justement dans les années 60 que le volleyball est admis comme sport olympique, les hommes et les femmes y participant pour la première fois en 1964 à Tokyo. Pour le Japon, ces Jeux revêtent une importance cruciale : ils sont le symbole d’un retour flamboyant au sein des Nations près de vingt ans après le désastre de la guerre. Ces Jeux seront une démonstration de la résilience d’un pays qui a été proche de l’annihilation pure et simple. Le volleyball est devenu un sport extrêmement populaire dans l’archipel nippon et les femmes confirment leur titre mondial de 1962 en remportant la médaille d’or devant la Russie. Les Japonais quant à eux battent les futurs champions olympiques soviétiques, mais se font surprendre par les Hongrois et les Tchèques, ils n’obtiennent que la médaille de bronze. Ils récolteront finalement l’or en 1972 à Munich après l’argent à Mexico en 1968, toujours emmenés par leur passeur légendaire Katsutoshi Nekoda qui, comme un symbole, était né le 1er février 1944 à Hiroshima et est malheureusement décédé à l’âge de 39 ans d’un cancer de l’estomac.
Avec les Jeux olympiques, le volleyball prend un essor extraordinaire, la télévision lui donnant une vitrine nouvelle qui va séduire des dizaines de millions de nouveaux adeptes. Dans le courant des années 80, on estime que le volleyball est le sport qui compte le plus d’affiliés au monde, on avance le nombre de 200 millions !
L’éclosion du volleyball moderne
L’extraordinaire popularité du volleyball dans le monde, très peu en rapport avec son exposition médiatique, va avoir de très importantes conséquences sur le jeu lui-même et sur les règles de ce sport. Si un sport comme le football est particulièrement frileux lorsqu’il s’agit de modifier les règles, le volleyball est au contraire un véritable caméléon en la matière et dans les années 80 et 90 on avait l’impression que le règlement changeait chaque saison. Modifications successives de la manière de compter les points, augmentation de la surface du corps pouvant toucher le ballon, introduction d’un nouveau joueur appelé libéro avec un rôle très spécifique, ne sont que quelques exemples importants de changements qui ont complètement modifié la manière de pratiquer le volleyball.
Les raisons sont à la fois la nécessité de proposer un spectacle sportif qui puisse être acceptable en termes de durée pour la télévision et la nécessaire adaptation au développement physique époustouflant des joueurs de volleyball. Aujourd’hui, un joueur comme Hendrik Tuerlinckx, »opposite » du club de Roeselare, frappe la balle au moment de l’attaque à une hauteur mesurée à 3 m 55. Il mesure 1 m 95 et pèse 86 kilos. La vitesse de ses attaques dépasse les 100 km/h. C’est la norme aujourd’hui en volleyball, c’est à cette hauteur-là que se passent les duels au filet.
Le volleyball belge aujourd’hui
L’équipe nationale belge féminine est actuellement classée 13ème par la Fédération internationale, l’équipe nationale belge masculine est quant à elle 26ème. Cela représente une jolie progression par rapport à ces dernières années, mais ce n’est pas encore suffisant pour prétendre à une place aux Jeux olympiques. Le problème pour la Belgique est d’être sur un continent qui compte énormément d’équipes nationales de très haut niveau et seules quatre places sont disponibles pour l’Europe au tournoi olympique. Mais les compétitions internationales de volleyball sont nombreuses et les équipes nationales belges féminines et masculines sont parvenues à y forger des résultats.
Lors des derniers championnats du monde en 2018 qui se sont déroulés en Italie et en Bulgarie, l’équipe nationale belge masculine a terminé 10ème sur 24 nations qualifiées avec quatre victoires et quatre défaites. C’est la Pologne qui est sortie vainqueur du tournoi en battant le Brésil en finale. La Pologne, qui était coachée par Vital Heynen, le Belge le plus titré de notre volleyball national. Huit fois champion de Belgique avec Maaseik en tant que joueur. En tant que coach, quatre fois champion de Belgique avec Maaseik, vainqueur de la coupe d’Europe CEV avec Maaseik, vainqueur de plusieurs Coupes et Supercoupes avec Tours, Friedrichshafen et Perugia et donc champion du monde avec la Pologne.
Vital Heynen est une figure emblématique d’un des deux clubs qui dominent le volleyball masculin belge depuis trente ans avec son grand rival Roeselare. Depuis 1989, ces deux clubs se sont partagé tous les titres nationaux ou presque, 16 pour Maaseik, 11 pour Roeselare. Il faut remonter à 1994 pour trouver un autre nom au palmarès, celui de Zellik.
Dans le volleyball féminin belge, c’est l’Asterix Avo situé à Beveren qui domine la compétition avec 13 titres nationaux, dont neuf lors des dix dernières saisons. Un club dont est issue Britt Herbots, la star féminine de notre équipe nationale qui, à 22 ans, joue dans un des meilleurs championnats du monde pour le club italien de Novara.
Côté masculin, c’est le capitaine de l’équipe nationale belge, Sam Deroo qui a tracé sa route dans les meilleurs championnats du monde. Après Roulers, il a joué en Italie pour Modène et Vérone avant de rejoindre la Pologne et de remporter deux titres consécutifs avec Zaksa Kozle. Il a également joué deux saisons au Dinamo Moscou, avant de rejoindre Asseco Resovia Rzeszów en Pologne depuis cette année.
Le Final Four en direct sur VOOSPORT WORLD
Depuis deux saisons maintenant, la phase finale de la compétition belge masculine de volleyball, le Final Four, est diffusée en direct au mois de mars/avril sur Divertissez-VOO ! Les deux équipes arrivées premières se retrouveront fin avril pour la finale, que vous pourrez aussi suivre grâce à VOO.
Nouveauté cette année, avant cette phase finale, s’est disputé une phase de qualification avec les 8 équipes engagées en saison régulière. Le premier du classement affrontait le 8e, le 2e était opposé au 7e et ainsi de suite. Les 4 vainqueurs vont maintenant se retrouver pour une phase appelée « Champions Final 4 » tandis que les 4 autres équipes joueront les « Challenge Final 4 ».
Cette saison, les 4 équipes qui vont se disputer le titre seront Greenyard Maaseik, Knack Roulers, Lindemans Alost et Descopan Menen. Roulers et Maaseik sont, comme d’habitude, les grands favoris de la compétition et leur rivalité historique sera encore entretenue cette année. En effet, cela reste encore très indécis entre ces deux géants du volleyball belge, qui sont aussi nos meilleurs représentants sur la scène européenne.
Invité du dernier VOOSPORT CLUB, Martin Perin, grand talent de Maaseik, a évoqué la saison de son club. « On a connu un début de saison très compliqué, on manquait d’automatismes, tout le monde n’était pas à 100%, mais à l’entame de la deuxième partie de saison et l’arrivée du nouveau coach tout s’est mis en place et on a pu assurer notre place dans le haut du classement, puisque depuis ce changement de coach on a gagné tous nos matchs en championnat», explique le néo-international. En effet, début février, le club limbourgeois avait décidé de se séparer de son coach Joel Banks qui payait une période difficile pour le club, 4e seulement en championnat à l’époque et éliminé de la Coupe de Belgique. Il fallait du changement pour le sprint final. C’est pourquoi l’Italien Fulvio Bertini est arrivé.
Pour Philippe Daman, qui aura la chance de commenter ces rencontres des play-offs aux côtés de Marc Vanvinkenroije, cette phase finale s’annonce haute en couleur. « On ne s’attendait certainement pas à avoir une équipe de Menen aussi forte. Cela a ajouté de la difficulté pour Maaseik, notamment, qui en plus de l’élimination en Coupe, n’a pas bien démarré sa saison. Heureusement pour eux, ils ont bien rebondi, ont fait les changements qu’il fallait et surtout, ont terminé la phase classique en boulet de canon. Cela promet donc un final de haute voltige avec cette rivalité entre les deux grosses cylindrées que sont Roulers et Maaseik», explique le journaliste. Et Martin Perin de rajouter : « Tout le monde doit se méfier de tout le monde, le niveau est très homogène cette saison. Je ne sais pas si Maaseik peut dès lors être considéré comme favori pour ces play-offs. On est, certes, très proche de Roulers en termes de niveau, mais il faudra batailler ferme, car cela risque de se jouer sur des détails. Il faudra être fort mentalement».
Une bataille qui s’annonce disputée et surtout spectaculaire. Un rendez-vous à ne pas manquer pour les férus de volley, mais aussi pour les amateurs de spectacle en général. Les play-offs de volley, c’est à suivre sur VOOSPORT WORLD dès le 26 Mars.
Astuce
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Crédits image @Confédération Européenne de Volleyball