Liverpool – Everton, un derby déséquilibré sur papier, mais où tout peut arriver

Liverpool et Everton sont les meilleurs ennemis du monde depuis plus de 130 ans. D’ailleurs, on fait difficilement mieux en termes de proximité entre deux clubs d’une même ville et donc de derby. C’est bien simple, du haut de la Main Stand du stade du Liverpool FC, on aperçoit Goodison Park. En effet, le stade d’Everton est littéralement à un jet de pierre de l’antre des Reds. Seul le Stanley Park sépare les deux enceintes, distantes d’à peine un miles. Souvent qualifié de « Friendly Derby » par le manque d’antagonisme fort entre les deux équipes, contrairement à d’autres clubs qui s’opposent du point de vue politique ou religieux, il divise pourtant les familles en rouge et bleu. Mais à l’approche de ce 294e derby de la Mersey (fleuve qui borde Liverpool), l’écart de niveau semble plus grand que jamais.

En effet, Everton est devenu un candidat récurrent à la relégation, qui durant les deux dernières saisons s’est battu jusqu’à la dernière minute pour rester en Premier League. Le tout sur fond de rachat et construction d’un nouveau stade.  Liverpool, quant à lui, fait partie du haut du tableau. Sous la direction de Jurgen Klopp, la saison dernière a été décevante, mais l’effectif remodelé souffle un vent de fraîcheur et rêve des premières places.

Un Liverpool 2.0

Comme on l’a déjà évoqué, Liverpool arbore un nouveau visage en ce début de saison 2023/24. C’est d’ailleurs Jurgen Klopp lui-même qui l’a déclaré récemment. Suite aux rumeurs de départ pour la sélection allemande, le coach a directement tué les discussions dans l’œuf. « Je suis fidèle à Liverpool. Mon cœur est ici à Liverpool », expliquait-il, avant d’ajouter. « Nous sommes en train de construire Liverpool 2.0. Nous voulons attaquer à nouveau et ne pas nous contenter de nous demander combien de temps, nous pouvons encore tenir. »

Car c’est vrai que beaucoup d’observateurs sont pour le moins étonnés de voir le niveau de Liverpool en ce début de saison. Certes, Liverpool vient de rendre une mauvaise copie en Premier League avec un 1 sur 6, mais reste bien accroché au top 4, à trois points des deux équipes de tête que sont Arsenal et Tottenham. Une baisse de régime qu’a aussi connu le champion en titre Manchester City avec deux défaites consécutives face aux Wolves et à Arsenal. Pas de quoi jeter le beau début de saison des Reds donc. Il faut dire que cette équipe new-look séduit et donne de belles perspectives aux supporters.

Everton, entre espoir et rachat

Si le match face à Luton, un concurrent direct à la course au maintien, ne s’était pas soldé par une défaite, les trois derniers matches auraient pu faire office de parcours parfait. En effet, les Toffees restent sur une belle victoire 3-0 face à Bournemouth et avant la réception de Luton, les hommes de Dyche étaient rentrés de Brentford avec les 3 points. Un 6 sur 9 porteur d’espoir pour une équipe dans le mal depuis plusieurs saisons. 6 points qui donnent surtout de l’air au classement puisque jusque-là, ils n’avaient pris qu’un seul petit point en 5 matches. Face à Bournemouth, on a même eu le sentiment que cet Everton là était trop bon pour descendre.

« Malgré toutes les désillusions concernant la direction générale du club, le manager a été à l’abri de la plupart des critiques des supporters et des médias. Le désespoir ne s’est pas transformé en méfiance parce que les souvenirs d’une improbable échappée sont encore frais, et Dyche a développé un talent salutaire pour voir son équipe changer d’air lorsque le requiem est en train d’être répété. Lorsqu’ils trouvent un rythme, cela ressemble à une étrange anomalie. Pensez à la raclée infligée à Brighton à l’Amex Stadium la saison dernière – probablement le résultat le plus imprévisible d’Everton depuis des années – ou même à la récente victoire en Carabao Cup à Aston Villa. Les neutres se sont également réjouis de la qualité de la performance d’Everton lors de sa victoire à Brentford. Dyche et ses alliés estiment que la position en championnat ne reflète pas le niveau général. Si Everton en est là, c’est parce qu’il n’a pas su saisir les occasions au lieu de les créer », résume très bien le Telegraph.

Car si sportivement, la situation s’éclaircit, en dehors du terrain, elle devient de plus en plus opaque. Approché par le groupe américain (lui aussi opaque) 777 le projet de rachat patine, car la société d’investissements peine à fournir les données financières demandées par le régulateur britannique qui doit approuver l’accord. Un rachat qui commence à se faire envier puisque, pour rappel, le club s’est endetté pour construite un nouveau stade sur les bords de la Mersey. On le voit, si la grisaille enrobe Everton, un rayon de soleil émane de la pelouse et du bientôt feu Goodison Park.

Si ces dernières années, ce derby a été à sens unique, car Everton s’est imposé une seule fois à Anfield en plus de 20 ans, cette année, vu les bonnes performances des Toffees, on pourrait assister à une rencontre plus équilibrée. Le spectacle n’en sera que plus grand. Liverpool – Everton, un match à suivre en direct sur VOOSPORT WORLDsamedi 21 octobre dès 13:30.