Sports 08 avril 2022

Manchester City – Liverpool, Guardiola-Klopp : quand les opposés s’attirent

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Il reste huit matches à ces deux managers et ces deux équipes pour se départager dans la course au titre. Ils sont les deux prétendants, mais aussi les deux tenants du titre et ne sont séparés que d’un point. Le premier des huit rounds entre Manchester City et Liverpool pour s’adjuger la couronne dorée sera à suivre sur VOOSPORT WORLD dimanche à 17:30. Par Thibault Drèze de la rédaction des sports.

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D’un côté Manchester City, 7 titres de champions d’Angleterre dont 5 sur les 10 dernières années. De l’autre Liverpool, 19 fois champion, mais pour la première fois en 30 ans en 2020. Des armoires à trophées bien remplies et deux équipes qui ont dominé le football anglais sur les 5 dernières années. Car en coupe c’est la même histoire. City a remporté 6 des 9 dernières Coupe de la Ligue, Liverpool interrompant cette série cette année. Ces deux équipes vont aussi d’ailleurs se rencontrer en demi-finale de la FA Cup. Un trophée que n’a plus remporté Liverpool depuis 2006 (2019 pour les Skyblues). Les deux formations sont aussi encore en lice en Ligue des Champions et bien parties pour se qualifier pour les demies et pourraient aussi se rencontrer en finale de la compétition.

Liverpool a donc une chance de réaliser un quadruplé historique, même si Klopp a déclaré que remporter quatre trophées n’était pas un objectif réaliste et a insisté sur le fait que remporter une seule autre compétition cette année serait déjà « exceptionnel ». « Si nous gagnons contre City ce dimanche, ce qui sera déjà assez difficile, je pense que personne ne se dira que cette course est gagnée », a expliqué le manager allemand après la victoire des siens 3-1 de en Ligue des champions contre Benfica. « Nous jouons maintenant contre la meilleure équipe du monde, mais nous allons quand même tenter le coup. Nous sommes en quart de finale, en demi-finale (de la FA Cup) et plus on avance, plus c’est difficile ».

Deux managers, deux styles

Pep Guardiola, 51 ans, à Manchester depuis juillet 2016 et Jurgen Klopp, 54 ans, à Liverpool depuis octobre 2015. Deux hommes qui en un peu moins de 7 ans ont laissé une trace indélébile dans leur club, mais aussi sur la Premier League. Si ce dimanche l’opposition entre ces deux clubs atteindra presque son apogée, le chemin pour arriver à ce pinacle fut long.

Pour son premier match à la tête des Reds, un déplacement à White Hart Lane en octobre 2015, le 11 de base de l’Allemand était le suivant : Simon Mignolet, Nathaniel Clyne, Martin Skrtel, Mamadou Sakho, Alberto Moreno, Emre Can, Lucas Leiva, James Milner, Adam Lallana, Philippe Coutinho, Divock Origi. Sur le banc, on trouvait Adam Bogdan, Kolo Toure, Connor Randall, Joe Allen, Joao Teixeira, Jordon Ibe, Jerome Sinclair. Inutile de dire que de l’eau a coulé sous les ponts depuis. De loin, Klopp avait diagnostiqué le problème de Liverpool comme un manque de confiance chez les joueurs, le personnel et les fans. « En ce moment, la famille de Liverpool est un peu trop nerveuse, un peu trop pessimiste, un peu trop dans le doute », avait-il déclaré à son arrivée. « Nous devons passer de sceptique à optimiste ». Mais Klopp ne s’est pas construit en un jour et il a fallu le temps d’imposer sa patte. Il y a, certes, eu quelques victoires réjouissantes (un 3-1 à Chelsea et un 4-1 face à Manchester City et des finales de la Coupe de la Ligue et d’Europa League, perdues toutes les deux), mais globalement l’équipe manquait de régularité. Mais elle manquait surtout de qualité à plusieurs postes. Et Liverpool a longtemps dû composer avec un budget serré au moment de recruter de nouveaux joueurs ou se plantait complètement sur le choix de certains profils.

Mais petit à petit, les transferts sont devenus de meilleures factures et après une 8e place et deux 4e places, les Reds se sont installés progressivement dans le top 3. Le changement le plus flagrant a sûrement été provoqué par l’arrivée de Virgil van Dijk pour 75 millions de livres sterling en janvier 2018 (un record mondial pour un défenseur à l’époque). Le roc néerlandais a apporté énormément de stabilité et de sang-froid à une arrière-garde très fragile jusqu’alors. Il a surtout rayonné sur ses coéquipiers et a sans nul doute favorisé l’éclosion de joueurs comme Trent Alexander-Arnold et Robertson et a rendu Matip plus sûr de lui. Depuis, la rivalité avec City est devenue de plus en plus limpide. Avec d’abord une deuxième place à 97 points (!) en 2018/19, un point derrière Manchester. L’année suivante est celle du titre pour les Reds, 18 points devant … Manchester City. La saison dernière les hommes de Klopp terminaient troisièmes, malgré un énorme passage à vide, et devaient regarder City soulever un nouveau trophée de champion.

Si la progression de Liverpool sous Klopp a été linéaire pour atteindre un niveau de jeu extrêmement élevé, le Manchester City de Guardiola semble franchir toutes les limites. Une émulation qui pousse Liverpool à se surpasser pour rester accroché au wagon. Car l’Espagnol a certes pu profiter de moyens financiers conséquents depuis son arrivée, il a surtout imposé un style à Manchester. Loin de standards du football anglais, City est devenu une équipe chatoyante et sans pitié pour ses adversaires. Une machine à marquer que personne n’a été en mesure d’enrayer dans la continuité. Et touche un peu plus les sommets chaque saison. Quand on croit que ce n’est pas possible d’aller plus haut.

Un duo dominant

La domination de ces deux équipes est devenue de plus en plus forte au fil des années. Depuis le début de la saison 2017/18, Liverpool a pris 412 points, soit 26 de moins que City. Mais c’est 74 points de plus que Manchester United et 78 de plus que Chelsea sur la même période. Deux autres clubs historiques de Premier League. Et c’est encore plus flagrant si l’on prend la saison 2018/19 comme point de référence : Liverpool (337) n’est qu’à un point de City (338), perdant seulement 15 des 144 matchs. Avec 8 de ces 15 défaites qui ont eu lieu en l’espace de 12 matches au début de l’année dernière. Derrière, Chelsea (264), Manchester United (257), Tottenham (246) ou Arsenal (241) semblent évoluer dans une autre dimension.

Une autre dimension créée par deux managers qui font partie de la crème anglaise, voire mondiale du secteur. Et ils se le rendent bien. En effet, ces deux entraîneurs sont difficiles à départager, puisque Guardiola et Klopp ont tous deux remporté huit de leurs 22 rencontres l’un contre l’autre. Lorsque Guardiola a déclaré récemment que Liverpool était l’adversaire le plus difficile qu’il avait affronté dans sa carrière, Klopp n’a pas démenti. « Nous nous sommes poussés mutuellement à des niveaux insensés ces dernières années », a déclaré à son tour l’Allemand.

« Des niveaux insensés ». La formule n’est pas exagérée tant ces deux équipes sont capables de fulgurances à court, moyen et même long terme. Dans cette course au titre, la marge d’erreur sera infime, tout comme la frontière entre succès et échec, entre titre et deuxième place, synonyme de revers.

Et si cette rivalité prenait un sens encore plus fort ce dimanche ? Réponse dès 17:30 sur VOOSPORT WORLD.

 

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Crédits images @Belga

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