Manchester City – Liverpool, le sommet des dieux

À force de côtoyer les sommets, on est vite propulsé au rang de dieu. Il faut dire que pour les supporters des deux clubs concernés, Pep Guardiola et Jurgen Klopp ont tout pour avoir leur représentation sur le fronton du stade. De son côté, Guardiola a ramené une pelletée de titres nationaux, mais au surtout permis à Manchester City de remporter sa première Ligue des Champions de l’histoire du club. Klopp, lui, a ramené Liverpool au sommet avec un premier titre de champion 20 ans après le dernier et gagné une Ligue des Champions en 2019, 15 années après Istanbul. Et depuis l’arrivée des deux managers en Premier League, 2016 pour l’Espagnol et 2015 pour l’Allemand, ce sont eux, à travers leurs équipes respectives qui font la loi dans le haut de tableau.

The winner takes it all ?

Certes, depuis plusieurs saisons, d’autres équipes tentent de s’inviter à la table du Big Four. Arsenal de la manière la plus insistante. Tottenham, Manchester United ou Chelsea par moment. Mais en novembre 2023, ce sont bien les Citizens et les Reds qui occupent respectivement la première et la deuxième place au classement. Ce sont souvent leurs duels qui sont devenus les véritables arbitres dans la course au titre. De là à dire que le gagnant prendra une option sur le titre ? C’est certainement trop tôt pour l’affirmer. La prophétie veut que généralement Manchester City devienne redoutable au printemps. Ce qui n’empêche pas les Skyblues de, déjà, être en tête. Mais d’un petit point seulement. La saison passée à pareille époque, City avait un point d’avance sur Arsenal, un de retard sur Chelsea en 2021/22, 5 de retard sur Liverpool en 2020/21, 9 de retard sur les mêmes Reds en 2019/20 (année de leur titre), 2 d’avance sur Liverpool en 2018/19, et 8 d’avance sur l’autre club de Manchester en 2017/18.

Difficile donc de tirer des conclusions à la 13^e journée sur ces six dernières saisons. En cas de victoire ce samedi, certes, City prendrait une petite avance sur le rival du jour, mais si Arsenal et Tottenham gagnent aussi, City n’aurait toujours qu’un seul point d’avance sur ces deux clubs de Londres. Pas de quoi plier le championnat donc. Car cette saison, City s’est montré plus fébrile par moment avec deux défaites consécutives (À Molineux et à l’Emirates) en 13 matches disputés. Si lors des saisons 2017/18 et 2018/19, le club de Guardiola était encore invaincu, cela n’a pas été le cas lors des quatre suivantes.

On le comprend, même si Manchester City n’a pas une avance démesurée au classement, et n’est pas invincible, cela ne les empêche pas d’être les principaux favoris au titre. Chaque saison, l’équipe repousse ses limites. Alors que l’an dernier l’arrivée d’Haaland a renforcé l’attaque (si elle en avait vraiment besoin), les dirigeants en ont encore remis une couche avec le recrutement de Doku, qui fait figure de carte bonus qu’on abat pour définitivement tuer le jeu.

Liverpool, le seul rival ?

La domination de City est, peut-être, latente à ce stade, mais évidente. Si des équipes ont animé positivement ce début de saison, comme Tottenham qui a siégé en tête durant quelques semaines, elle vient de s’écrouler en perdant deux matches (face à Chelsea et Wolverhampton).

La saison dernière, on a bien cru qu’Arsenal allait jouer un mauvais tour à Guardiola, mais n’a finalement pas su tenir la distance. Avec les Wolves, c’est pourtant la seule équipe à avoir battu Manchester City en championnat. En effet, le football des Gunners n’est certainement pas aussi entreprenant (quitte à prendre des risques) ou agréable à regarder que la saison dernière, mais il y a des signes qui montrent que cela pourrait les aider à se battre pour le titre jusqu’au bout. Pour Mikel Arteta la clé viendrait d’une adaptation constante et d’un football capable de muer, de changer de rythme. « Il s’agit d’être capable de changer de vitesse » expliquait-il en début de la saison. « Nous devons jouer à des rythmes différents ». Pour lui, il y a des moments où un match implique que ses joueurs qu’ils mettent le pied à l’étrier, qu’ils agressent leurs adversaires avec des attaques à grande vitesse, mais qu’il y a aussi des moments où il faut faire preuve de plus de patience, de prudence. Sans oublier une base défensive solide. Cet été, Arsenal n’a pas acheté de buteur, mais un milieu défensif (Rice), un défenseur (Timber) et un gardien (Raya). Si une grave blessure n’a pas permis à Timber de montrer ses qualités, on sent pourtant que l’équipe est plus solide défensivement. Grâce à Rice qui fait la loi au milieu et à l’éclosion constante de Saliba. Arsenal est d’ailleurs la meilleure défense avec 10 buts encaissés. Tout comme… Liverpool.

Sur l’histoire récente, on l’a vu, les Reds sont les principaux rivaux de Manchester City. Paradoxalement, leur 2^e place au classement pourrait surprendre. Malgré leurs 3 matches nuls, ils n’ont connu la défaite qu’une seule fois. C’était à Tottenham, dans des circonstances qu’il ne faut pas rappeler. L’image de Liverpool en ce début de saison n’est pas celle d’une équipe dominatrice ou chatoyante. Mais ils sont pourtant là. Et ce, malgré de gros changements dans l’effectif cette saison. Si offensivement, les solutions sont nombreuses et permettent à l’équipe de marquer, derrière, même si les Reds sont la meilleure défense de Premier League, il y a des progrès à faire. Dans la foulée du nul face à Luton et la défaite en Europa League à Toulouse, Klopp pointait déjà ces problèmes. « Nous devons vraiment mieux défendre. Nous avons eu des situations de quatre contre un et ils ont gagné le ballon et sont sortis. C’est ce que nous devons changer. Nous pouvons être une très bonne équipe. Nous l’avons montré. Nous avons montré ce que nous pouvons être. Mais c’est ce que je veux maintenant ». Le déplacement à l’Etihad sera donc l’occasion rêvée de le montrer.