Manchester City–Tottenham : le ciel n’a jamais été aussi bleu chez les Citizens

Ce samedi 19 Février à 18:30, Manchester City reçoit les Spurs dans un match qui semble très déséquilibré. Si on a cru à un sursaut d’orgueil de Tottenham à l’arrivée de Conte, le club reste sur trois défaites consécutives en championnat. Pour les Londoniens, il est temps de recoller au bon wagon. Par Thibault Drèze, de la rédaction des sports.

Quand deux équipes s’affrontent, elles ont souvent des états de forme différents. Elles peuvent se trouver dans une spirale positive ou négative à des degrés divers. Ou foncer comme deux trains dans des directions opposées. Si le convoi de Manchester City file vers le titre de champion d’Angleterre en guise de terminus, le train Tottenham est toujours bloqué en gare.

Le 15 août dernier, la saison de Premier League se lançait en fanfare. Tottenham, avec un certain Nuno Espirito Santo à la barre, battait le champion en titre grâce à un but de Son. Certains tiraient déjà des conclusions prématurées en supposant que c’était la fin du cycle Guardiola à City et que les Spurs allaient pouvoir enfin batailler pour le titre. Que tout cela semble loin.

Il suffit de regarder la série sur laquelle Manchester City se trouve pour comprendre à quel point le club est dans une forme olympique. Depuis le samedi 6 novembre et une victoire à Old Trafford 0-2, les hommes de Guardiola restent sur une série 15 matches sans défaite en championnat, dont un seul nul face à Southampton. Cela fait 43 points pris en Premier League, sur les 63 actuels. Autant dire que ce genre de série vous offre un titre. Et cela ne se limite pas aux compétitions nationales (le club est encore engagé en FA Cup), puisqu’en Ligue des Champions, les Skyblues ont gagné 5 des 7 matches disputés (défaite face au PSG et Leipzig). Que dire du dernier match en date et cette victoire 0-5 à l’Estádio José Alvalade pour le 1/8^e aller. «À certains moments, ce n’était plus du football, mais de la souffrance», a d’ailleurs déclaré le coach du Sporting Lisbonne Ruben Amorim. C’était la première fois qu’une équipe marquait 4 buts en une mi-temps lors d’une phase à élimination directe en Ligue des Champions. De quoi envoyer un message à toute l’Europe.

Certes, ce n’était « que » le dauphin actuel de la première division portugaise face à l’équipe de Manchester. Certes, le budget de club lisboète était certainement bien inférieur à celui des Anglais. Il n’empêche que City est en train de marcher sur tout le monde et partout.

Une conquête nationale, puis internationale

« Manchester City opère à un niveau supérieur à toutes les autres équipes », selon l’expert espagnol du football Guillem Balague qui s’est confié à la BBC. « Les gens en Espagne ne parlent pas du PSG ou du Bayern, ils parlent de City comme des grands favoris pour gagner la Champions League. Ils ont tellement de joueurs qui marquent des buts et c’est le signe d’une équipe qui sera difficile à arrêter. Cette année, ils semblent avoir un niveau d’avance sur tous les autres ».

Souvent comparé au PSG pour son côté « nouveau riche », Manchester City a pourtant connu une évolution différente. Avec une particularité qui lui est propre. « Le club n’a pas été construit avec l’idée de gagner la Ligue des champions », ajoute Balague. « Il s’agissait de d’abord dominer la scène nationale, ce qu’ils ont fait. Avant de se positionner régulièrement dans le top 4 en Europe. Guardiola y est arrivé et au fil des saisons et les a maintenant convertis en favoris pour un trophée européen ». Il est vrai que depuis le début de l’ère émiratie en 2008, le club a été champion 5 fois (bientôt 6), a gagné 2 FA Cup, 6 Coupe de la Ligue et 3 Community Shield. Soit 16 trophées en 14 ans.

Il est évident que le soutien financier et indéfectible de ses propriétaires d’Abu Dhabi est un avantage crucial pour dominer ainsi le championnat anglais. Plus de fonds, c’est la garantie d’un meilleur effectif. Que ce soit pour le 11 de base, mais aussi, et c’est ce qui fait la différence, en termes de profondeur de noyau. Pourtant, sur la scène internationale, c’est le néant. Enfin jusqu’ici, car pour plusieurs raisons, il semblerait que cette année soit la bonne pour les Citizens en Ligue des Champions. C’est sans doute pour cela que le blue sky n’a jamais semblé aussi radieux.

Un rayonnement sur l’Europe qui risque bien de galvaniser les joueurs jusqu’au terme du championnat. La victime suivante pourrait et sera probablement le Tottenham d’Antonio Conte. Pas encore abattus, les Spurs sont dans le mal. Avec trois défaites de rang face à Chelsea, Southampton et Wolverhampton, la situation de Tottenham est compliquée. De plus, c’est doute pour eux le pire moment pour se déplacer à l’Etihad Stadium.

D’autant que Pep Guardiola ne semblait pas repu après la prestation des siens au Portugal. « Les joueurs me connaissent, ils savent qu’ils peuvent faire mieux », expliquait le Catalan. « Quelques joueurs n’ont pas fait ce qu’ils devaient faire dans la construction. Je suis incroyablement heureux, ne vous méprenez pas, mais nous pouvons faire mieux ». Mais comment faire mieux que cette machine à but qui semble lancée pour de bon ? Début de réponse samedi à 18:30 face aux Spurs.

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