Mikel Arteta, l’architecte patient de Gunners enfin conquérants
Arsenal réalise un solide début de saison et les Gunners affichent un niveau de jeu assez éclatant. Comme si tous les espoirs placés en leur manager Mikel Arteta étaient bien fondés. L’Espagnol a imposé sa patte à Arsenal, mais il a pris son temps. Ce week-end face à Chelsea (dimanche 13:00 sur VOOSPORT WORLD), il aura l’occasion de tester ses hommes dans un grand rendez-vous.
En place au poste de manager d’Arsenal depuis décembre 2019, Mikel Arteta n’a pas été épargné par les critiques depuis. En bientôt trois, l’Espagnol a entendu siffler les « Arteta Out » comme c’est de coutume en Angleterre quand les choses tournent au vinaigre. Sauf qu’en ce début de mois novembre, les Gunners sont en tête de Premier League et la méthode Arteta porte ses fruits. Pour le moment.
Dans l’ombre Guardiola
S’il a été son adjoint durant 3 ans et demi à Manchester City, Arteta avait déjà croisé Pep Guardiola. Plus tôt et ailleurs. En effet, les deux hommes sont issus de l’académie de Barcelone. Sauf que Pep avait (déjà) une longueur d’avance puisque c’est, notamment, à cause de lui que Mikel n’a jamais réussi à pousser les portes de l’équipe première Blaugrana. De quoi le pousser à s’exiler en France, au Paris Saint-Germain, pour lancer sa carrière professionnelle. Des chemins qui se recroiseront au crépuscule de la carrière de joueur d’Arteta, en Angleterre déjà. En juillet 2016, il annonce raccrocher les crampons et intégrer dans la foulée le staff de Guardiola, déjà en place à Manchester. Trois années aux côtés de Guardiola qui permettent au natif de San Sebastian de se nourrir de la connaissance de Pep et de s’initier au métier de manager.
« Ce que j’ai appris de Pep Guardiola sur ce qu’il faut pour être au sommet ? Beaucoup de choses », expliquait récemment Arteta. « Évidemment, les normes qui sont établies à Manchester City, ce n’est pas seulement de gagner, mais de gagner d’une certaine manière, de gagner tous les trois jours, d’être extrêmement exigeant, critique et, en même temps, de soutenir. C’est donc un bon mélange. C’est incroyable d’avoir fait partie de cette équipe, de son évolution et de la façon dont elle s’est construite, et je lui en serai toujours très reconnaissant. Pep et moi n’allons évidemment pas parler des choses liées à nos équipes, mais nous pouvons bien sûr parler de football et de tout autre sujet, cela ne va pas changer.» Il faut dire que les deux hommes sont toujours en contact étroit et prennent des nouvelles l’un de l’autre. «Nous nous parlons toujours, c’est une personne très importante dans ma vie», ajoute le coach des Gunners.
Interrogé sur l’influence qu’il a eue sur Arteta, l’entraîneur de Manchester City a sorti la carte de la modestie. «Je ne l’ai pas inspiré. Ce qu’il sait, il l’a appris de lui-même. Le crédit lui revient et aussi à son staff.» Au point de tenir des propos prémonitoires il y a moins d’un an quand on l’interrogeait à propos de son ancien adjoint : «Dans un futur proche, ce seront des concurrents au titre de champion».
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Du temps et des principes
Le moins que l’on puisse dire et qu’il aura fallu être patient. Si pour sa première saison, Arteta a dû composer avec l’interruption des championnats suite au confinement de 2020, il terminera la saison à la 8e place, mais en remportant la FA Cup, et le Community Shield quelques semaines plus tard. Les deux derniers trophées des Gunners. La saison suivante, il emmènera de nouveau ses hommes à la 8e place, avant de voir Arsenal terminer 5e la saison dernière. Des performances indignes d’un club comme Arsenal et qui ont provoqué la colère de certains supporters à de nombreuses reprises. Il faut dire que le club a eu une fâcheuse tendance à souffler le chaud et le froid ces dernières saisons. Une équipe capable d’aligner 7 matches sans défaites et de perdre les 3 matches suivants. Comme s’il fallait sans cesse sortir la tête de l’eau pour reprendre son souffle avant de replonger. Mais sur le terrain, Arsenal était capable de fulgurance et de développer un jeu séduisant. Des principes de jeu qui rappellaient ceux de Guardiola : possession et maîtrise. Autrement dit, il y avait des signes d’espoir.
Cette saison, les Gunners trustent les premières places. En tête depuis la 3e journée, Arsenal est (enfin) considéré sérieusement comme un prétendant au titre et Arteta reconnu à sa juste valeur de manager. Même s’il faut également avancer un mercato canon, au rayon des raisons qui expliquent ce succès. Gabriel Jesus, Oleksandr Zinchenko et Fabio Viera sont les figures de proue de ce mercato estival. Mais le retour au premier plan de Saliba a également permis de stabiliser l’équipe. Pour Gilles Grimandi, ancien défenseur (169 matches de 1997 à 2002) et ancien recruteur d’Arsenal (2005-2018), Arsenal peut désormais sur des valeurs sûres. « Quand l’équipe était en difficulté, l’académie a sauvé le club. Depuis, ils ont bien recruté : cette saison, par exemple, William Saliba et Gabriel Jesus sont les deux joueurs qui ont changé l’équipe. Saliba amène beaucoup à un poste où Arsenal avait de vraies incertitudes. »
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Des recrues qui ont rendu Arsenal plus fort dans plusieurs domaines : faculté à maîtriser les matchs accrue, pressing plus uni, fluidité en possession du ballon, réactions rapides lorsqu’il encaisse des buts et une plus grande efficacité sur les coups de pied arrêtés offensifs et défensifs. Des apports progressifs qui semblent tous s’aligner cette saison. En effet, Arsenal n’a jamais autant tenté sa chance sous Arteta que cette saison. Avec encore plus de vitesse et de détermination dans leur jeu de passes que la saison dernière. Arsenal est également plus présent dans le camp adverse, ce qui les aide à démarrer les matches plus efficacement. Autre point de différence par rapport aux saisons précédentes sous Arteta, la ligne de défense n’a jamais été aussi haute. De quoi soulager les défenseurs. Des principes qu’Arteta a pris le temps de mettre en place, mais qui semblent aujourd’hui acquis.
De plus, comme le souligne The Athletic, Arteta a réussi à imprimer une forme d’intelligence collective. « Arsenal semble déployer ces manifestations ostentatoires de solidarité comme une forme de gestion du jeu. Elles permettent de respirer, de faire le point et de se recentrer sur le plan de jeu. L’Arsenal d’Arteta est de plus en plus intelligent et profite de chaque occasion pour faire passer les messages du manager. Dans un match aux marges si étroites, ce niveau d’attention aux détails pourrait s’avérer extrêmement précieux ».
Mais il faut également saluer les performances individuelles de certains joueurs. À l’image d’un Granit Xhaka transfiguré, mais surtout libéré offensivement (3 burs, 3 assists). Et que dire de la force offensive de Gabriel Jesus et ses 5 buts marqués et 6 assists donnés. Sans oublier Gabriel Martinelli (5 buts, 2 assists). Ainsi que la confirmation des Saka (4 buts, 5 assists) et Odegaard (4 buts, 2 assists).
Arsenal va-t-il redevenir Arsenal ?
Malheureusement en football, c’est quand les choses tournent bien qu’on se demande quand elles vont mal tourner à nouveau. Et avec un club comme Arsenal, c’est presque identitaire. Engagé en Europa League, Arsenal joue actuellement sur tous les tableaux. Quand on sait que c’est l’équipe qui modifie le moins ses 11 de base en Premier League, la question du couac physique est dans toutes les têtes. Les joueurs sont familiers avec le système et entre eux. Mais au fil du temps, l’absence de changements dans l’équipe signifie qu’un petit nombre de joueurs doivent supporter une charge physique de plus en plus lourde. De plus, si l’un de ces éléments se blesse, il n’est pas certain que son substitut soit aussi efficient. Il suffit de jeter un coup d’œil à la masse de matches à venir pour se demander si le réservoir de carburant des Gunners sera assez rempli.
« Arteta a imprimé quelque chose », explique Grimandi, avant de tempérer. « Leur calendrier a été assez favorable jusque-là. C’est maintenant que ça commence. Il faut qu’ils apprennent à mieux gérer les moments difficiles : dans leurs mauvais moments, ils se font secouer par tout le monde, alors que dans leurs moments d’excellence, on les sent capables d’inquiéter beaucoup d’équipes. »
Il reste deux matches de Premier League et un match d’Europa League avant la trêve pour cause de Coupe du monde. Il sera donc capital pour les Gunners de bien négocier ce choc face à Chelsea. Histoire de définitivement asseoir leurs ambitions. Dans le cas contraire, la ritournelle des doutes recommencera à résonner dans les travées de l’Emirates.
Chelsea – Arsenal (dimanche 13:00) en direct sur VOOSPORT WORLD.
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