Internet et Technologies 23 décembre 2020

Mon enfant a vu du contenu choquant sur internet, comment réagir ?

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Un clic malheureux sur une publicité pour une plateforme pour adulte, un pop-up violent qui jaillit d’un site de streaming, des échanges très explicites entre grand-maman et son nouvel amoureux, etc. Autant de contenus qui ne devraient jamais salir les yeux innocents de vos enfants. Et pourtant…

Parfois c’est fait exprès, parfois pas. Dans tous les cas, on préfèrerait que ça ne soit pas arrivé. Certains jeunes curieux explorent la toile à coup de recherches par mots clés (tapez certains termes du cours de biologie sur un moteur de recherche et vous n’obtiendrez pas seulement des explications scientifiques), d’autres sont simplement victimes d’algorithmes peu recommandables. On pense évidemment aux contenus de nature sexuelle, avec tout ce qu’ils peuvent comporter de cru et d’inapproprié. Mais la violence physique, les images tragiques de l’actualité, la propagande raciste, religieuse, homophobe peuvent aussi les atteindre et les choquer. Pour réagir de manière adaptée, suivez les conseils éclairés et les témoignages de parents concernés.

Communiquer pour comprendre et rassurer

Entretenirune communication complice et activeavec les enfants autour de leur vie virtuelle, on le sait, c’est vraiment essentiel pour les accompagner sans les espionner. Malgré toute votre attention, votre bienveillance et les outils que vous mettez en place pour les protéger sur la toile, il peut arriver qu’une image inappropriée leur saute au visage. Il va falloir en parler. Même si tout le monde est gêné. Exprimer leurs émotions va leur permettre de « digérer » l’information, de l’éloigner, tout en renforçant vos liens s’ils sentent que vous gérez la situation.

C’est arrivé à Julie maman super prudente qui se qualifie elle-même de « malade du contrôle digital  »et dont le fils, ado, a été traumatisé par une scène d’une violence inouïe. « Je l’ai trouvé bizarre, taiseux durant plusieurs heures. On a tous nos humeurs et celles des ados sont particulières, mais là, c’était différent. Je lui ai demandé si ça allait, il m’a répondu qu’il avait vu un sale truc, mais qu’il ne voulait pas en parler. Il était tout pâle, visiblement, c’était assez grave pour que le choc perdure. Il ne voulait pas m’expliquer. Il me disait que d’en parler faisait revenir les images. Je lui ai proposé de me répondre par oui ou par non. Ce que tu as vu, c’était sexuel ? Non.  C’était violent ? Oui. De la violence physique ? Oui. Avec quelqu’un de mort. Oui. Il était tombé, sans chercher, mais simplement en scrollant sur un réseau social, sur une vidéo de surveillance où on voyait quelqu’un se tirer une balle dans la tête. La chose était apparemment suffisamment réaliste pour le perturber (alors que c’est un gamer qui joue quotidiennement à des jeux trop sanguinolents à mon goût). On a décortiqué la chose ensemble, on s’est demandé pourquoi c’était pire que ce qu’il voit chaque jour dans des séries. Sa réponse : parce que je suis sûr que c’était vrai. Il m’a assuré que ça allait mieux, mais sa consommation d’écran a drastiquement diminuée dans les jours suivants. Ça l’a vraiment traumatisé.  »

Désigner des personnes de référence

Pas toujours facile pour un enfant d’expliquer à ses parents qu’il a vu « une madame et un monsieur faire des trucs sur internet ».  Une solution peut être de désigner, dès que l’enfant a accès à la toile de manière autonome, une personne de confiance avec laquelle il se sent à l’aise pour aborder les questions touchy. Un grand frère ou une grande sœur, une tante, un prof, peu importe pourvu que le contrat soit clair : il ne s’agira pas d’un secret, la personne en question devra vous informer de la situation, mais aidera l’enfant à l’exprimer ou s’en fera le messager.

Géraldine, maman d’une fille de 6 ans, a ainsi découvert, grâce à sa sœur, que sa petite avait été exposée à un film X. «  Ma jeune sœur est la marraine de ma fille, elles s’entendent très bien et j’ai souvent répété à la petite qu’elle pouvait lui confier tous ses problèmes et lui dire si quelque chose n’allait pas, si elle n’osait pas m’en parler. Lors d’un weekend passé chez elle, ma fille a expliqué à ma sœur qu’elle avait vu sur la tablette une dame qui jouait avec le hum-hum d’un monsieur. C’est la phrase exacte qu’elle a prononcée. Elle lui a posé des questions pour comprendre dans quel contexte elle avait été exposée à ça et il s’est avéré qu’un soir, on l’avait laissée sans surveillance devant un dessin animé trouvé sur un site de streaming non officiel. Nous avons redoublé de vigilance et j’ai félicité ma fille d’avoir osé en parler à une personne de confiance. »

Astuce

Envie de visionner un contenu sécurisé et où les enfants aussi trouvent leur bonheur ? Bloquez certains sites avec un antivirus afin de gérer les écrans.

Installer des protections pour que ça n’arrive plus

La base, c’est le contrôle parental. Activez le contrôle parental via des antivirus, comme le VOO Internet Security par exemple. Une solution qui permet de protéger vos enfants en bloquant l’accès à des sites web spécifiques. Vous pouvez sélectionner quels types de contenus vous souhaitez bloquer en cochant simplement les cases correspondantes, mais aussi introduire des exceptions et des filtres (par exemple pour les résultats de recherche sur Google ou autre). Ensuite, protégez les plateformes de contenu auxquelles vos enfants ont régulièrement accès. Sur Netflix, vous pouvez créer des profils uniquement dédiés aux contenus pour enfants, mais aussi verrouiller l’accès aux différents profils de la famille en y ajoutant un code PIN. Une nouvelle fonctionnalité permet également de filtrer les contenus par nom de film ou de série et d’accéder à l’historique de visionnage. Sur YouTube, vous pouvez activer le mode « restreint » pour limiter les contenus et recommandations indésirables. Mais la meilleure solution reste encore de composer vous-même des listes de lecture pour offrir à vos enfants — aux petits tout du moins — des vidéos amusantes, éducatives, distrayantes et stimulantes que vous aurez approuvées.

 

Bien informer les plus jeunes

Devenir de vrais cybercitoyens bien informés, ça s’apprend. Sur la plateforme « cybersimple » par exemple découvrez plein de conseils sympas pour apprendre aux petits à vivre sainement ces activités virtuelles. Il y a même un jeu en ligne, Interland , développé par Google, pour apprendre — de manière très légère et ludique — à déjouer les pièges des pirates, phishers, oversharers et cyberharceleurs. Internet est un monde merveilleux, si l’on sait quels chemins emprunter et quels autres il faut éviter.

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