Tottenham, quand les Spurs battent de l’aile
La situation du club du Nord de Londres devient de plus en plus critique. Sans manager stable depuis le départ de Conte, la fin de saison est synonyme de doute. Le déplacement à Anfield Road dimanche (17:30 en direct sur VOOSPORT WORLD), sera loin d’être une sinécure.
Arrivé en novembre 2021, Antonio Conte a quitté son poste de manager de Tottenham en mars dernier. Le limogeage du manager italien était plutôt attendu en raison d’une conférence de presse donnée suite au match nul à Southampton (3-3). Après ce match, il s’était montré très critique envers son club employeur et celui qui le dirige, Daniel Levy. « L’histoire de Tottenham, c’est que depuis vingt ans il y a le même propriétaire et qu’ils n’ont rien gagné », avait-il lancé. Avant de s’en prendre à ses joueurs : « Nous ne jouons pas comme une vraie équipe, les attitudes égoïstes prenant le pas sur le collectif. Mes équipes ont l’habitude d’être très stables. Là, nous ne faisons pas de progrès, et nous sommes même en train de régresser. Sans cœur, sans esprit batailleur, tu ne vas nulle part et tu peux perdre contre n’importe qui. Nous étions onze sur le terrain et j’ai vu des joueurs ». Des déclarations, façon hara-kiri, qui ont précipité le départ de Conte. « D’un commun accord » selon le club. Son adjoint Cristian Stellini prenait alors les commandes.
Une prise de fonction qui aura duré 4 matches avec comme bilan, une victoire, un nul et deux défaites, dont la dernière en date, véritable humiliation à Newcastle (6-1). C’est maintenant au tour de Ryan Mason jouer les pompiers de service. Concernant le niveau de jeu, il semblerait que Conte avait raison.
Une finale de Ligue des Champions et puis plus rien
Qu’il est loin le temps où Tottenham enchantait les fans de football en coupe d’Europe avec cette finale de C1 en 2019. Quelques mois plus tard, l’homme qui était parvenu à apporter un peu de magie chez les Spurs, Mauricio Pochettino, était limogé. Depuis, Tottenham a vécu une autre finale, en Coupe de la Ligue (2021), mais c’est à peu près tout. Sur le banc, José Mourinho, puis Ryan Mason, en intérim déjà, Nuno Espirito Santo et donc Antonio Conte se sont succédé. C’est dire si le mal est profond du côté du flambant neuf Tottenham Hotspur Stadium. L’homme à abattre semble tout désigné : Daniel Levy. En fonction au poste de président depuis 2001, il a toujours eu la réputation d’avoir des oursins dans les poches. Quitte à privilégier le bilan financier, plutôt que sportif. L’arrivée d’un directeur du football lors de l’été 2021 en la personne de Fabio Paratici, ancien directeur sportif de la Juventus, avait aidé Levy à lâcher du lest sur le plan sportif et avait permis d’amener des joueurs intéressants. Mais son départ risque de ramener la barque sur le rivage. En effet, l’Italien a remis sa démission en raison du rejet de son appel après sa suspension d’exercer vu son implication dans l’affaire des transferts surévalués de la Juventus, où il était en poste entre 2010 et juin 2021.
« Levy s’est laissé éblouir par l’idée de nommer un manager prestigieux, oubliant tout ce qui avait fait la qualité de Tottenham en premier lieu. Il ne s’agit pas seulement des années de recrutement bâclé, de l’incapacité à vendre les joueurs que Pochettino voulait vendre, de l’incapacité à rafraîchir l’effectif jusqu’à ce qu’il soit trop tard, de l’incapacité à donner à Mourinho puis à Conte les joueurs dont ils avaient besoin pour gagner », résume très bien The Athletic. Le président serait donc le dénominateur commun dans l’esprit des suiveurs de la Premier League. Plus que les joueurs et les managers, aussi fautifs, mais à moindre échelle. Le président est fautif, car c’est lui qui prend les décisions. Ou en tout cas les incarne. Et depuis l’arrivée dans le nouveau stade, ces mauvaises décisions s’enchaînent. Comme si, en emménageant dans ses nouveaux quartiers, un stade digne des plus grandes équipes, Levy voulait se donner l’illusion d’être l’homme à la tête d’un grand club. Ce que Tottenham n’a jamais été, ou n’est en tout cas pas à l’heure actuelle (plus de trophées depuis 2008 et un dernier titre de champion remporté en 1961). En recrutant des managers au nom ronflant, en n’acceptant pas de vendre les joueurs au moment opportun, en ne s’offrant pas les joueurs que le club méritait à son prime ou encore en s’invitant dans le cercle des penseurs de la Superleague, Levy a montré qu’il n’y avait pas stratégie sportive de qualité à Tottenham. Le club devra accepter d’encore souffrir à court terme et redevenir un club à projet. Comme quand Mauricio Pochettino était arrivé depuis Southampton. Il faudra aussi et surtout oublier l’idée des coaches à succès immédiat comme Conte ou Mourinho, au moment de poser le choix du futur manager, mais plutôt miser sur une refonte totale.
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Yes we Kane
S’il a bien un symbole de capitaine qui ne quitte pas (encore) le navire qui sombre, c’est bien Harry Kane. Car c’est l’élément central de tout projet, et même du club. Bien qu’il ait toujours clamé le contraire, un départ de Kane n’a jamais semblé aussi proche. Il aura beau vouloir gagner un trophée avec ses Spurs, force est de constater qu’il chasse une illusion de plus en plus lointaine. À 29 ans, c’est peut-être le bon moment pour lui de se lancer un nouveau défi. Sauf que le vendre, outre la rentrée d’argent importante, serait un signal terrible pour tous les supporters. La direction doit dès lors tout faire pour conserver le meilleur buteur de l’histoire du club. Fonder autour de cette légende, seul pilier solide d’un club qui se fracture de toute part. Aussi un excellent tampon pour s’interposer entre la colère des supporters et la direction.
Mais Harry Kane n’est pas le seul joueur dont un départ peut être envisagé. D’autres devront quitter le club pour redémarrer un nouveau cycle. À 36 ans, cela semble être la fin pour Hugo Lloris, le club doit se trouver un nouveau gardien numéro un. En défense, des joueurs comme Sanchez, Emerson ou encore le dernier arrivé Pedro Porro, n’ont pas non plus convaincu. En attaque, Lucas Moura, Richarlison ou Danjuma sont dans la même situation. Le noyau a assez de joueurs solides pour reconstruire une colonne vertébrale saine avec les Dier, Romero, Hojbjerg, Betancur, Son, Kulusevski et Kane.
En attendant, Ryan Mason devra installer le doute dans l’esprit des dirigeants pour qui sait faire sa place dans les participants au casting pour le manager de la saison prochaine. À seulement 31 ans, il reprend le poste de manager intérimaire pour la deuxième fois. Il avait déjà épongé les fuites suite au départ de Mourinho durant 7 matches pour terminer la saison 2020/21 avec un bilan de 2 défaites et 4 victoires en Premier League et une défaite en finale de la Carabao Cup.
« Je suis prêt et si je reste en poste après la saison, cela signifie évidemment que j’ai fait du bon travail, mais c’est évidemment dans le futur, dans quatre, cinq, six semaines. Comme je l’ai dit, l’objectif immédiat est le match de jeudi (Manchester United) et celui de dimanche (Liverpool). Nous avons de grosses semaines devant nous avant que quiconque ici ne commence à penser à cette situation », a déclaré Mason à sa prise de fonction. Il a également souligné qu’il allait y avoir une réaction après l’humiliation du week-end dernier à St James Park.
Si son calendrier immédiat a des airs de parcours du combattant, Mason a l’avantage de prendre l’équipe au plus bas et ne peut pas faire pire. Gagner contre United ou Liverpool sera un défi, mais s’il y parvient, il pourra insuffler un vent d’espoir. Il aura en tout cas appris de sa première expérience et est sans doute encore mieux armé qu’il y a trois ans. Jamais loin du staff depuis, c’est une personne tactiquement astucieuse et extrêmement positive. Finalement, il aura les mêmes objectifs qu’en avril 2021, vu l’analogie entre les deux situations. Avec comme mission principale de ramener la confiance. « En 2021, l’ambiance était si morose qu’il a décidé de ne pas se concentrer sur la tactique, mais plutôt sur l’énergie à dégager et d’essayer d’être aussi positif que possible. Il a demandé aux joueurs de relever le menton et de gonfler la poitrine. Il s’agissait simplement de rappeler aux joueurs qu’il y avait encore un match à gagner et qu’il était possible de sauver un match lorsqu’ils étaient menés. Les Spurs se sont imposés 2 à 1, pour la première fois depuis près de 18 mois qu’ils ont gagné un match alors qu’ils étaient menés à la mi-temps » relate The Athletic.
Ramener le calme et redonner la confiance sont des objectifs à très court terme, mais il faudra également accrocher les places européennes pour « sauver » la saison. Avec un Liverpool revenu à hauteur des Spurs avant leur match de jeudi face à Manchester United, le duel de dimanche (17:30 en direct sur VOOSPORT WORLD) face à ces mêmes Reds s’annonce capital dans la conquête de l’Europe.
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