Sports 03 février 2022

Un mercato de rattrapage en Premier League, avec un Newcastle très actif

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La fenêtre de transfert hivernale s’est terminée ce lundi minuit (heure anglaise) et a permis, comme de coutume, aux clubs de s’offrir une séance de rattrapage pour donner un coup de boost à leur effectif. À l’image de Newcastle, relégable, qui a décidé de profiter des soldes. Par Thibault Drèze, journaliste de la rédaction des sports. 

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Quand on parle de mercato calme, tout est relatif. En effet, cette période hivernale 2022 est celle où le plus d’argent a été dépensé depuis 2018 et les plus de 500 millions payés aux autres clubs pour du recrutement. Il faut dire que cet hiver-là, de gros transferts avaient été effectués : Van Dijk à Liverpool (85m€), Laporte à Manchester City (65m€), Lucas Moura à Tottenham (30m€), ou encore Aubameyang à Arsenal pour près de 65 millions d’euros. Depuis, cette période était plutôt calme puisque 205 millions ont été dépensés la saison suivante, 247 en 2020 avec l’arrivée de Bruno Fernandes à Manchester United, seulement 96 millions en 2021, avec une saison touchée économiquement par pandémie, et, enfin, les 330 millions de cet hiver 2022. « Cette fenêtre de transfert indique que les pressions financières liées au COVID-19 sur les clubs de Premier League s’atténuent, avec des dépenses qui reviennent fermement aux niveaux prépandémiques et remarquablement parmi les plus élevées que nous ayons jamais vues en janvier », appuie Dan Jones, chef du Sports Business Group chez Deloitte.

Il faut dire qu’en Angleterre on considère souvent cette fenêtre de transfert comme une séance de rattrapage où il est très risqué de faire des affaires. En effet, les clubs tombent souvent dans ce que les Anglais appellent les « panic buy », des achats compulsifs et souvent très onéreux, qui sportivement, n’aident pas tellement le club en question.

Newcastle, roi du pétrole

Cet hiver un club a, à lui seul, dépensé quasiment un tiers de la somme totale des achats des clubs de Premier League. Le néo-club le plus riche du monde : Newcastle. Mal embarqué au classement, car premier relégable, le club du nord de l’Angleterre, avait grand besoin de renfort pour se sauver. Il faut dire que depuis le rachat du club par l’Arabie Saoudite, on s’attendait à une déferlante des Magpies sur le marché des transferts. Mais, rapidement, les dirigeants ont calmé les fantasmes des supporters. En effet, selon les règles du fair-play financier, ils auraient pu dépenser pratiquement de 200 millions de livres, pourtant le budget initial alloué à cette fenêtre hivernale ne devait pas dépasser 50 millions de livres. Vu la 18e place du club au classement, ce budget a logiquement été revu à la hausse. Il n’en reste pas moins que ce mercato, malgré la richesse et les ambitions du club, est resté très pragmatique et loin d’être aussi spectaculaire qu’attendu. En termes de noms en tout cas.

Le saviez-vous ?

Le club de Newcastle est passé des mains de Mike Ashley à un fonds saoudien, le Public Investment Fund (PIF), piloté par le prince héritier Mohammed ben Salmane.

Le focus a été mis sur la défense et des joueurs qui connaissent le championnat. Trippier, Targett, Burn et Wood sont des joueurs familiers à la Premier League et seront donc, certainement, efficaces directement. De plus, le milieu de terrain Bruno Guimaraes arrivé de Lyon est la bonne pioche et un transfert d’avenir. Et sans doute le joueur le plus désiré lors de ce mercato. Preuve qu’ils peuvent parvenir à convaincre des joueurs. Newcastle veut, outre se sauver, se développer progressivement en réalisant des investissements judicieux. Des choix astucieux, raisonnés qui risquent bien d’être décisifs dans la course au maintien des Magpies. Les stars, ce sera pour plus tard.

Mais à quel prix ? Car toute personne qui suit de loin la Premier League doit se demander comment un club peut mettre quasiment 50 millions d’euros pour Dan Burn et Chris Wood, deux joueurs évalués à un prix cinq fois inférieur. Tout simplement, car les clubs vendeurs ne sont pas dupes. Ils savent que Newcastle a des ressources financières et ils veulent en profiter pour survendre leurs joueurs. Et comme pour Newcastle, l’argent n’est plus un problème. Qu’importe le prix, pourvu qu’on ait le maintien. « Cela résume la situation, où les clubs sont prêts à tout pour rester en haut », explique Dan Plumley, expert en finances sportives et conférencier à l’université de Sheffield. « La relégation signifie une réduction de 60 millions de livres sterling de revenus du jour au lendemain, les clubs ne veulent donc pas être relégués.»

Le subtop, plutôt que le Top

Si Newcastle a été le principal acteur de cette fenêtre de transfert. D’autres équipes ne sont pas en reste. Comme Aston Villa qui a frappé très fort en recrutant Lucas Digne à Everton, le polyvalent Calum Chambers d’Arsenal, mais surtout avec le prêt de Coutinho depuis Barcelone. L’occasion de réunir deux anciens coéquipiers puisque son coach, Gerrard, a partagé le terrain d’Anfield avec le Brésilien. D’ailleurs sans Steven Gerrard aux commandes, Coutinho n’aurait sans doute jamais envisagé de venir à Aston Villa. Il a clairement fait savoir à son entourage qu’il ne quitterait Barcelone que pour un club aux grandes ambitions. Gerrard a dû longuement mettre en avant le projet du club des West Midlands afin de convaincre son ancien coéquipier. Les Villans pourront d’ailleurs activer une option d’achat d’environ 40m€ pour le recruter pour de bon. De quoi pousser toute l’équipe à viser haut en cette fin de saison. Même si Bissouma ou Bentancur étaient d’autres cibles, Villa fait un nouveau pas en avant afin de devenir un acteur de premier rang en Premier League. Dire qu’il y a trois ans à peine, ils se battaient dans le ventre mou du Championship.

L’autre club qui a fait couler l’encre sur les contrats cet hiver est Everton. D’abord avec un nouveau coach. Frank Lampard qui retrouve de l’embauche quasiment un an jour pour jour après son départ de Chelsea. Les Toffees ont aussi attiré deux milieux de terrain de grande classe. D’abord Donny van de Beek qui arrive en prêt depuis Manchester United et ensuite Dele Alli qui n’a jamais su confirmer chez les Spurs. Ce sera le grand défi pour Lampard : redonner confiance à ce magnifique joueur que peut être Dele Alli. Sans oublier Vitaliy Mykolenko et Nathan Patterson, deux latéraux qui sont certainement des joueurs d’avenir plus que des atouts pour aider Everton à remonter immédiatement dans le classement.

Pour les grandes équipes, c’est le calme absolu. Il faut dire qu’une équipe comme Manchester City n’a pas réellement besoin de renfort. Du côté de Liverpool, on a fait venir Luis Diaz (18 matches, 14 buts, 5 assists cette saison en championnat) de Porto pour 45m€. De quoi montrer au reste de la ligue qu’ils sont encore capables de frapper sur le marché des transferts. Surtout, ils ont également un remplaçant idéal à Mané et Salah encore à la CAN, ou en cas de départ d’un des deux cet été. Tottenham a aussi été relativement actif en faisant fonctionner la connexion italienne de leur coach, Antonio Conte. En effet, deux joueurs de la Juventus arrivent : Dejan Kulusevski (prêt) et Rodrigo Bentacur. Une solution de repli, puisque Tottenham n’est pas parvenu à s’offrir les plans A qu’étaient Adama Traoré ou encore Luis Diaz. Tanguy Ndombele, Giovani Lo Celso et Bryan Gil, eux, quittent les Spurs sous forme de prêt.

Chelsea est resté inactif, malgré les blessures Ben Chilwell et de Reece James. Par sécurité, ils ont rappelé Emerson Palmieri de son prêt à Lyon. On a évoqué un moment un intérêt des Blues pour Ousmane Dembele en fin de contrat cet été. Sans doute reviendront-ils à la charge d’ici là. Arsenal s’est débarrassé d’Aubameyang à Barcelone, tandis que Manchester United a prêté, Van de Beek on l’a vu, mais aussi Martial à Séville et Diallo aux Rangers.

Ce mercato hivernal ne restera sans doute pas dans les mémoires comme le plus dépensier de l’histoire. Mais il restera historique pour une raison. En effet, c’est le premier de la nouvelle ère de Newcastle et c’est grâce, ou à cause, de ce club qu’il est le deuxième plus dépensier de l’histoire des fenêtres hivernales en Premier League. Comme pour donner le ton d’un club qui risque de faire l’actualité des prochains mercatos. Mais pour cela il faut avant tout se sauver.  À coup de millions certes, quand Watford, Norwich et Burnley réunis dépensent à peine 40 millions d’euros. De quoi se poser la question du traitement différent de toutes les équipes menacées. Mais l’équité en football, c’est encore un autre débat.

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